Repartie bredouille du Festival de Cannes il y a quelques mois, la dernière réalisation de Quentin Tarantino affiche pourtant de sérieux arguments. Le plus évident étant certainement son casting d’exception composé, bien sûr, de Leonardo DiCaprio et Brad Pitt, mais aussi de Margot Robbie, Emile Hirsch, Al Pacino, Margaret Qualley, Bruce Dern ou encore Dakota Fanning. Rien que ça ! Des acteurs talentueux au service d’une histoire étonnamment sage (pour Tarantino), empreinte d’une mélancolie nonchalante qui symbolise à merveille la fin d’une ère, caractérisée ici notamment par le déclin de deux antihéros embourbés dans une industrie cinématographique en pleine mutation. Grâce à une reconstitution méticuleuse de l’époque, ainsi que de son ambiance, le cinéaste américain dépasse toutefois le simple sentiment de nostalgie pour livrer une belle déclaration d’amour au cinéma, et surtout à tous ceux qui le fabriquent. Une intention louable, et même souvent appréciable, qui aurait néanmoins gagné à être plus accessible, le film usant abondamment de références que seuls les plus fervents cinéphiles pourront vraiment saisir.
Entre fiction et réalité, Tarantino signe donc une œuvre singulière, déjouant les attentes les plus évidentes avec une uchronie savamment orchestrée. Porté par un duo DiCaprio/Pitt épatant, le film résonne comme une véritable déclaration d’amour au cinéma, et surtout à tous ceux qui le fabriquent. Dommage cependant que l’histoire tourne quelque peu à vide et que les innombrables références ne semblent réservées qu’aux cinéphiles les plus aguerris.