Davy Mourier VS La Mort, la chronique funéraire

Publié le 16 août 2019 par 7bd @7BD

Davy Mourier VS La Mort


Série : Davy Mourier VS
Titre : Davy Mourier VS La Mort
Auteur : Davy Mourier (scénario et dessin)
Éditeur : Delcourt
Collection : Shampooing
Année : 2019
Page : 192

Résumé :

Davy Mourier continue à partager avec nous ses expériences diverses et variées. Après un voyage à Cuba en plein ouragan, une mésaventure insidieuse avec la télévision, voilà qu'avec ce troisième tome, il va à la rencontre de la Mort. Rassurez-vous, Davy ne va pas se suicider, mais il décide de tenter un stage avec une thanatopractrice. Pendant deux jours, il va découvrir comment on s'occupe des morts avant leur enterrement. Cela va remuer beaucoup de choses chez lui, et notamment son rapport à la mort. Comment Davy va vivre ce stage ?

Scénario :

Cette immersion dans le monde de la mort est une découverte - en tout cas pour moi -. Non seulement on découvre avec Nath, la thanatopractrice, un regard différent sur les morts mais on prend conscience aussi de tout ce que cela représente de préparer un mort pour son dernier voyage. A côté de cela, histoire de rester dans le climat social actuel de déliquescence des services publics et de crise économique, on s'aperçoit que les thanatopracteurs ne sont pas épargnés. Devenus nomades, partant sur les routes, appelés pour préparer les morts sur place, ils parcourent des kilomètres afin de faire leur travail, sans pouvoir prendre le temps d'un déjeuner. Mais Nath garde quand même un regard bienveillant sur le monde. Personnage optimiste au-delà de ce qu'on pourrait attendre avec un tel métier. Comme quoi, cette BD fait aussi un peu la peau aux idées reçues.
Mais au-delà d'apprendre le traitement des morts, on se plonge aussi dans les angoisses de Davy Mourier. Notamment son angoisse de la mort inéluctable, et par ce qui a provoqué, - ou pas - le besoin de faire ce stage. Sa rencontre avec S, ses souvenirs d'enfance, autant d'événements marquants qui ont secoué Davy, commes ils vous secoueront probablement à leur lecture. Davy mène ses deux expériences, passée et présente, avec talent. On passe de l'une à l'autre de manière d'apparence fortuite. Mais en présentant tout cela, on pourrait craindre une histoire plombante, pesante sur la mort, le rapport à la mort, le désespoir de la vie et autre Kierkegarderies dénuées d'humour - et ce avec tout le respect que j'ai pour Kierkegaard - mais il n'en est rien. Davy garde son humour, parfois noir et sait le saupoudrer tout au long du récit de cette aventure pour notre plus grand plaisir.
Aussi, si l'on s'interroge à ses côtés sur ce que représente dans nos sociétés la mort, on le fait avec le sourire. Et l'image de Christopher Walken ne vous quittera plus quand vous refermerez ce livre.
 

Le dessin :

Davy Mourier garde la même technique que pour les tomes précédents. Mélange de dessin et de photos, style non réaliste mais tellement fun (ou dramatique selon les situations), deux dessins par page. J'ai beaucoup aimé ces quelques pages en négatif (fond noir et dessin au trait blanc) qui posent une ambiance complètement différente. Davy nous offre à nouveau une belle histoire, drôle, impertinente, originale, triste et qui fait réfléchir. Toujours avec son style personnel, Davy Mourier prend plaisir à passer - et à nous faire passer - par différentes émotions.
Et j'ai eu un faible pour le petit mot croisé du quatrième de couverture, pas celui de la jaquette mais celui du recueil, où les définitions jouent sur les différentes morts possibles. Mon seul regret : mais où trouver la solution ? Car j'avoue avoir un peu séché sur certains mo(r)ts.

Conclusion :  

Une BD format manga qui nous réserve de belles surprises et une large palette d'émotions. Davy Mourier continue d'explorer sa vie et les questions métaphysiques qui y affèrent, avec cette dose d'humour indispensable. Une histoire qui vous fera rire, mais aussi réfléchir.
Zéda croise à nouveau Davy Mourier.


David
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