Elli Lyraraki, baladez-vous ...avec elle!
Elle a grandi en jouant avec des morceaux d'étoffes empruntés à sa mère, depuis leur magasin de famille, et en courant à travers les vignobles de ses oncles en Crète, de fameux vinificateurs dont les vins ont reçu plusieurs prix partout dans le monde.
Elli Lyraraki est née à Athènes où elle a grandi ; elle est originaire de l'île de Crète et plus particulièrement d'un petit village à Heraklion qui s'appelle Alagni, ou Alagonie pendant l'antiquité. Par ailleurs, une grande partie de la mythologie grecque est née sur l'île ensoleillée de Crète. Jupiter, sous la forme de taureau, enleva Europe et l'amena en Crète. Le fruit de leur union donna naissance à Alagonie, terre natale de la créatrice. Pour vous, l'enlèvement d'Europe ne représente qu'une peinture de la Renaissance. Mais pour la créatrice, dont la langue maternelle est le grec, le mot Europe signifie la dame aux grands yeux, aux yeux écarquillés.
C'est sous cette ample perspective de la créatrice originaire de l'Alagonie qu'a été nommée la collection des chaussures faites à la main et numérotées présentée par la créatrice pour cette saison, lors de la semaine de la mode.
Ellie a fait des études de musique ainsi que d'architecture d'intérieur afin de répondre aux besoins de l'entreprise de famille dont elle s'occupe ; depuis 8 ans elle vit à Chania, en Crète, avec sa famille. Unissant ses forces avec son mari qui connaît l'art ancien de fabrication des sandales, ils ont établi un atelier de fabrication de sandales en cuir, faites à la main. Ils s'occupent du dessin et de la fabrication de sandales, de chaussures à talon compensé, de ballerines, de sacs, de boucles d'oreilles, de bracelets et de colliers. Très vite, ils sont tombés amoureux de ce travail, et pas à pas, ils ont su faire nourrir leurs rêves ainsi que leurs aspects créatifs. Leurs collections prêt-à-porter sont disponibles dans plusieurs boutiques en Grèce et à l'étranger.
Cette année, Elli Lyraraki présentera sa collection couture Alagonia qui inclut 15 paires de chaussures numérotées, faites à la main, inspirées par la civilisation minoenne, la civilisation européenne la plus ancienne, et surtout des fresques célèbres de Knossos. Toute la recherche pour la collection a été effectuée en collaboration avec l'archéologue Ioanna Kalypso Glypti ainsi qu'avec des artisans qui ont étudié les techniques utilisées pendant le XVIe siècle en broderie traditionnelle faite à la main pour décorer les costumes traditionnels, utilisant le fameux fil continu, qui n'est jamais coupé.
Des peintres ont également collaboré pour appliquer le batik sur des chaussures entièrement fabriquées à la main, en utilisant une technique pionnière d'application de cire sur la soie. Des orfèvres ont fabriqué les bijoux en pierres précieuses et semi-précieuses, qui sont par la suite fixées sur les chaussures ainsi que les collections de bijoux qui les accompagnent.
Un de ces bijoux est l'abeille dorée conservée au Musée Britannique : ses yeux sont créés avec des rubis pour les chaussures, avec des brillants noirs pour les boucles d'oreilles et avec des émeraudes pour le collier.
Le taureau, quant à lui, a été fait en lapis-lazuli, la pierre que les Minoens utilisaient déjà !
La collection est complétée par des foulards tout en soie, peints à la main, à l'aide de la technique batik.
Les chaussures sont accompagnées d'une pochette en soie, faite à la main, qui est inspirée par le vourgali, un type de sac typiquement crétois, sur lequel a été cousu, à l'aide d'un fil continu, le symbole d'Alagonie, la petite fleur que l'on trouve sur les fresques de Knossos.