Depuis lundi et la prise de conscience progressive du désastre électoral au sein de la majorité sortante, on assiste à des reniements qui ne manquent pas de sel. Cela commence par certains éditorialistes de droite, de ceux qui parlent de tout sans compétences particulières mais qui sont salués partout comme de grands intellectuels qu'ils ne sont pas vraiment : jusqu'à dimanche soir, ils étaient tous derrière Mauricio Macri. C'est assez étrange de les voir depuis lundi critiquer ce qu'il dit et ce qu'il fait. Il est vrai aussi qu'il se montre sous un jour peu reluisant, qu'il semble manquer singulièrement de lucidité (c'est à faire peur) et qu'il est resté muet et comme paralysé devant la situation qu'il a déclenchée au point que les marchés et les faiseurs d'opinion économique internationaux l'ont lâché les uns après les autres en quarante-huit heures, eux qui lui faisaient les yeux doux jusqu'à présent (1).
Se détache aussi de lui son principal allié, le gouverneur de la province de Mendoza, le chef du parti radical, qui a longtemps soutenu l'alliance électorale, en partie contre son propre camp, et qui vient de se voir doubler de quelques points par l'opposition dans sa province qu'il croyait acquise.
Enfin, les juges fédéraux qui depuis quatre ans poursuivent, parfois sans preuve véritablement constituée, Cristina Kirchner et ses anciens ministres, craignent un retour de bâton lorsqu'elle accédera, comme c'est probable, au perchoir du Sénat en décembre. Il va devenir fort intéressant de suivre le déroulement des prochaines audiences du procès qui lui ait actuellement fait pour des malversations et des opérations d'enrichissement illégal.
Bref, c'est le concours des faux-jetons auquel on assiste aussi en Europe et aux Etats-Unis. Pauvres de nous qui avons désormais cette pseudo-élite intellectuelle et professionnelles qui capte toute la lumière pour elle et empêche de venir au jour des gens plus méritants et surtout plus courageux...
Pour aller plus loin : lire l'article de La Nacion sur les éditorialistes de droite en colère lire l'article de La Nacion sur le gouverneur Cornejo et ses manœuvres électorales lire l'article de La Nacion sur les juges fédéraux.
(1) Ce matin, mercredi, Macri a fait diffuser un discours enregistré qui ressemblait furieusement à celui de Macron pendant la crise des Gilets Jaunes : feinte repentance (en tout qui sonne faux) pour tout le mépris qu'il a déversé sur les électeurs de l'opposition, lundi, lors d'une conférence de presse très mal préparée, et la catastrophe à laquelle il a mené le pays et annonce d'une série de mesures largement insuffisantes ou à côté de la plaque, comme autant de cautères sur une jambe de bois.