J’avais le choix entre vous parler de Enter the anime ou passer sous silence un documentaire qui ne mérite pas qu’on parle de lui. Mais voilà, j’ai quand même envie de vous mettre en garde. Et si malgré ce que je vais vous dire vous avez quand même envie de vous faire un avis… mettez un pousse vers le bas à la fin du visionnage.
Vraiment.
Le postulat de base est plutôt tentant. Netflix demande à la réalisatrice Alex Burunova de raconter ce qu’est un anime japonais ? Cool me direz-vous, c’est un sujet vaste. Sauf que sa seule matière pour ses recherches sera quelques uns -pas tous- des anime produits et diffusés par Netflix. Déjà le champ de vision est restreint et biaisé. Comment parler d’une telle industries, avec quelques titres seulement ? Comment expliquer ce patrimoine télévisuel de presque 60 ans avec quelques échantillons pas toujours qualitatif ?
La réalisatrice va donc à grand renfort de montage survitaminé enfumer le spectateur et lui faire croire qu’il a apprend des choses alors que non. Dans son introduction tente de montrer le décalage entre la civilité ou la propreté du métro japonais et la violence dans les anime. Un cliché ambulant… Prend le train aux heures de pointes, le soir avec ses salarimen bourrés ou ses tchikan et on en reparle…
Les interviews ne sont même pas raccord avec le thème. Chaque réalisateur va parler de son anime, un peu de son passé et encore pas vraiment et questions subsidiaire qui ne sert à rien ils vont nous dire ce qu’ils feraient si ils avaient du temps et la dernière chose qu’ils ont cherché sur google. Intéressant non ? Au mieux les interviews pourraient être des bonus sur un DVD pour la sortie des l’anime en question.
Vous la sentez venir l’arnaque ? D’ailleurs les deux premiers interviews sont américains. Certes l’animation japonaise s’est largement ouverte à l’extérieur car elle a influencé beaucoup d’artistes,mais est-ce pertinent dans ce documentaire ? Alex Burunova passe son temps dans les rues de Tokyo a se poser des questions et à se dire qu’elle ne trouve rien. Grand moment quand elle se décide à bouger ses fesses au Japon, parce que de son siège à LA ça allait être compliquer d’avoir des infos. Sans déconner.
Je ne pensais pas revoir un documentaire passer autant à côté de son sujet. Pour on ne sait qu’elle raison elle va filmer des goth loli d’Harajuku et les fans de rock à billy du côté de Yoyogi. Comble du ridicule elle va voir une jeune fille rabatteuse pour un maid café et pose une question avec son traducteur sur smartphone… La traduction est forcément à côté de la plaque et la jeune demoiselle ne sait pas ce qu’on lui veut… Ceci n’apporte rien au reportage à part un gros moment de gène et d’inconfort.
Les interviews sont superficielles, on doit prendre au vol quelques rares infos intéressantes. Même l’incartade à la Toei Animation se solde par un échec. Au final Alex Burunova conclus son « documentaire » par un discours totalement convenu sur les contradictions japonais terreau fertile des anime.
J’espère ne vous avoir pas donné envie de le regarder, il y a des tas d’autres bons documentaires à regarder sur Netflix pour ne pas s’infliger une pub d’une heure. Elle n’est même pas bonne d’ailleurs, à aucun moment cela m’a donné envie de voir les anime que je n’avais pas encore regardé…