Pa exemple, elle trouvait laid le soleil... sans nuances. Laide, la lune... sans consistance.
À ses yeux, les apparences sont belles mais rarement, presque jamais l'être planqué derrière. La beauté est un masque, un maquillage, une mascarade pour dissoudre notre vacuité et voiler notre vanité.
Elle a horreur du conformisme, du mimétisme ambiant... à la conformité, elle préfère la difformité... l'asymétrie, la dysharmonie... Toutes les malformations de l'être, de l'existant mal fichu.
Toute sa musique est composée de dissonances avec une mélodie disgracieuse et un rythme brisé comme une vague qui heurte un rocher.
Son esthétique n'est cependant pas chaotique. Elle est réellement persuadée que nous n'avons pas de goût... tout ce qui nous paraît beau lui paraît source de dégoût, le corps, le décor et le confort... n'ont aucun ressort... aucun lien de parenté avec les beaux arts.
La sensibilité n'est sensible vraiment sensible que si et seulement si elle sent l'insensible... l'oreille, l'inaudible... la vue, l'invisible...
L'art est bâtard s'il ne donne pas accès à l'inaccessible...
Tout est mensonge pour celui qui ne dispose pas de la clé des songes.
Et savez-vous ce qui trouve grâce aux yeux de cette dame, favorisée quant à l'âme... ce qui trouve grâce à ses yeux, c'est Dieu... Celui en comparaison duquel tout le reste est un gâchis.
Comme s'appelle-t-elle déjà ? Amélie Nothomb ?
Amélie a surpris un jour un homme hideux, elle a voulu le prendre en photo. Étonné le monsieur lui a demandé ce qu'elle lui trouvait. Elle lui a répondu : qu'elle a rarement vu quelqu'un interpréter avec autant de singularité la laideur...
Non il ne s'agissait point d'Amélie mais de quelqu'un qui n'a pas son fabuleux destin, puisqu'il s'agit de moi... en toute humilité !
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