Sortie le vendredi 30 août 2019
Le Goran Kafjes Subtropic Arkestra est composé de:
Goran Kafjes: trompette, Crumar EVI, Guitare électrique, percussions
Jonas Kulhammar: saxophone ténor, flûte, saxophone alto en plastique
Per " Rustrask " Johansson: saxophones baryton et sopranino, clarinette basse, flûte et flûte alto
Per " Texas ' Johansson: saxophone ténor, clarinette basse et contrebasse, clarinette, hautbois d'amour
Reine Fiske: guitare électrique, mellotron
Robert Ostlund: guitare électrique
Jesper Nordenstrom: Orgue Crumar, Fender Rhodes, synthétiseur Moog, Piano préparé, Celesta
Johan Bertling: guitare basse électrique
Johan Holmegard: batterie et percussions
Juan Romero: berimbau (5)
Eblouissantes lectrices, resplendissants lecteurs, je vous ai déjà chanté les louanges du projet Jazzoo du groupe suédois Oddjob. Du Jazz pour les enfants qui fait du bien à tout âge.
Dans Oddjob figurent deux musiciens que nous retrouvons dans le Subtropic Arkestra: Goran Kafjes, le chef, à la trompette et Per " Rustrak " Johansson aux saxophones, clarinettes et flûtes.
Les noms parlent. Subtropic parce que l'orchestre est européen, suédois (pays subarctique) et s'inspire notamment des musiques africaines. Arkestra pour rendre hommage à l'Arkestra de Sun Ra (1914-1993), pianiste, compositeur, claviériste, chef d'orchestre cosmicomique, membre éminent de la BOSSA (Black Outer Space Secret Agency).
Par ailleurs, Goran Kafjes est né en Suède d'un père Croate (d'où son prénom Goran et son nom Kafjes) et pianiste de Jazz, Davor Kafjes du Zagrebacki Jazz Kvartet. Groupe qui devint le Zagreb Jazz Quintet en 1968 lorsqu' Art Farmer (1928-1999), trompettiste américain, le rejoignit. D'où le Jazz en héritage paternel. J'avoue ignorer tout de son héritage maternel.
Ce groupe de Vikings s'intéresse aux musiques africaines. Deux exemples dans cet album. " Ibakish Tareligne " (1) de Hailu Mergia and the Wailas (subtile allusion à Bob Marley and the Wailers, vous l'aurez noté, éblouissantes lectrices, resplendissants lecteurs) aux rythmes typiques de la musique éthiopienne. Puis " Ne rien voir, entendre, dire " (7) de l'orchestre Polyrythmo de Cotonou (Bénin) déjà chanté sur ce blog. En deux morceaux, voici l'Afrique traversée d'Est en Ouest.
Comme cela ne suffit pas à leur insatiable curiosité, ces jeunes éléphants suédois barrissent aussi joyeusement aux sons de la musique électronique. Que ce soit le Français Bernard Fèvre, précurseur des années 70 avec " Le monde avait 5 ans " (3) [cf extrait audio au dessus de cet article ] ou l'Américain, Portugais d'adoption, Panda Bear et son " You can count on me " (6).
Ils aiment aussi le rock psychédélique des 60's. Comme " I am on my way/Patch of Blues " (4) du groupe US69, chanson sortie en 69, année érotique.
Bref, pour un Jazzoo comme moi, cet album est doublement intéressant. Je ne connais aucun des thèmes jouées, aucun de leurs compositeurs. Après l'avoir écouté plusieurs fois, hoché la tête, battu des mains et des pieds, à me dire sans cesse: " Nom de Zeus, que c'est bon! ", j'ai été chercher grâce à la magie de la Toile, les oeuvres originales pour comparer à ces interprétations. Cela tient l'épreuve de la comparaison. C'est donc doublement bon et, de plus, instructif pour qui, comme moi, ne connaît pas ces chansons.
Les arrangements sont foisonnants. L'orchestre est petit, seulement 9 musiciens mais 6/9 jouent de plusieurs instruments ce qui permet de varier encore plus les plaisirs. C'est complexe, savant et pourtant dansant.
Bref, vous ne vous ennuierez pas avec le Subtropic Arkestra de Goran Kafjes, éblouissantes lectrices, resplendissants lecteurs. Vous pouvez aussi bien écouter sagement cette musique que danser follement dessus, selon votre bon plaisir.
A ce jour, aucun concert du Subtropic Arkestra de Goran Kafjes n'est annoncé en France, éblouissantes lectrices, resplendissants lecteurs. Plutôt qu'un groupe américain de second ordre comme la société du spectacle nous en fournit quotidiennement, le passage d'un groupe suédois de premier ordre serait le bienvenu.
En vidéo, une version instrumentale de " Sandy " de Caribou (2007). C'est le 7e et dernier morceau de l'album " The Reason Why. Volume 3 ". Après un tel envoi, il n'y a plus rien à ajouter.