"Il me suffit de regarder un très beau livre sur l'Inde pour dessiner comme si j'y avais été. C'est le rôle de l'imaginaire". Yves Saint-Laurent tord le coup à l’idée selon laquelle il faut rester longtemps dans un pays pour s’imprégner de ses traditions. Dans cette exposition, ses créations sont mises en regard avec des objets et vêtements traditionnels détenus par le musée d’arts asiatiques. Le résultat est bluffant.
Dans les allées où les tenues sont présentées sur des mannequins longilignes, l’ambiance est feutrée. On ne parle pas, on susurre. Une atmosphère probablement due à l’éclairage tamisé, destiné à protéger les tissus précieux de la chaleur d’une lumière trop vive. "L’exposition est divisée en quatre parties: l’Inde, la Chine, le Japon et un dernier espace consacré au parfum Opium" annonce notre guide.
Nous voilà tout d’abord devant des modèles inspirés de vêtements traditionnels indiens. Un set de costumes de mariage pour les enfants d’honneur, puis la robe de mariée. "Le style rappelle l’Inde du Maharajah, avec broderie, dorures et perle", explique-t-on. Inutile de demander à quel moment Yves Saint-Laurent a voyagé en Inde, on nous rappelle que pour trouver l’inspiration, il s’est plongé dans les livres, les films, les objets d’art et son imaginaire. Inutile également de chercher à savoir de quelle région d’Asie proviennent les tissus, ils sont tous français et ont tous été tissés… en France. Un principe pour le couturier, adepte de la création "à la française".
Sur la tête de la mannequin, il faut noter la présence d’un turban. À l’arrivée de cette collection, en 1982, il s’agit d’une petite révolution. Dans la culture indienne, le turban est un accessoire typiquement masculin, symbole de pouvoir qui se transmet de père en fils. Dans sa démarche, Yves Saint-Laurent souhaite symboliquement redonner du pouvoir aux femmes, afin qu’elles aient plus confiance en elles. Une démarche déjà entamée au début des années 70 lorsqu’il créa le tailleur-pantalon au féminin.
Dans une vitrine sont exposés des bijoux d’inspiration indienne et birmane. Certains datent du XVIIIème siècle, d’autres ont été créés par Yves Saint-Laurent. "e vous invite à me dire quels sont ceux qui appartiennent au musée et ceux issus de la collection Yves Saint-Laurent".Le petit jeu proposé produit l’effet attendu: pour le novice, impossible de différencier les deux. Le Français serait-il un simple copieur ? "Non. Il s’agit d’une interprétation du créateur" corrige-t-on. À côté, une autre source d’inspiration avec un tissu aux motifs en forme de palmes, dans la plus pure tradition iranienne. Un autre pays qui n’aura jamais eu le plaisir d’accueillir le couturier.
La partie consacrée à la Chine est l’une des plus originales. On y découvre des robes non pas inspirées de vêtements mais de… meubles et d’objets d’art traditionnels. Tel ce modèle dont la texture du tissu le rend brillant sous la lumière, avec un rond rouge et deux points noirs en son centre, rendant la ressemblance frappante avec… une armoire chinoise. Ou encore cette robe qui épouse les formes d’un vase en porcelaine blanc avec des motifs floraux bleus. Le détail va jusqu’à utiliser un tissu reproduisant l’écaillement de la porcelaine.
Le Japon: la voici, l’exception à la règle ! Yves Saint-Laurent découvre très tôt le pays du soleil levant, dès le début des années 60, grâce notamment à des invitations pour présenter ses collections à Tokyo et Kyoto. Il va réinventer l’un des vêtements traditionnels le plus connu : le kimono. Dans sa forme originale, le kimono comporte plusieurs couches, de formes carrées avec une énorme ceinture au niveau de la taille. Le couturier va lui donner un style beaucoup plus fluide, léger, féminin, avec une ouverture au niveau de la jambe pour marcher plus facilement.
La dernière partie de l’exposition nous fait voyager jusqu’à New York, en 1977. C’est là qu’Yves Saint-Laurent choisi de lancer officiellement son parfum : Opium. Des croquis, textes et photos permettent de découvrir les étapes de sa création jusqu’à son lancement. Comme à son habitude, le créateur va faire preuve d’extravagance. Le nom choisi déclenche l’ire des associations de lutte contre la drogue qui réclament son interdiction. La forme du flacon rappelle les inrō utilisés par les Japonais, dont les kimonos n’avaient pas de poche, pour y ranger leur monnaie, papiers et… boulette d’opium. Le couturier poussera la provocation jusqu’à confier la publicité du parfum à une agence dénommée "Mafia". C’est elle qui trouvera le slogan : "Opium : pour celles qui s’adonnent à Yves Saint-Laurent". Malgré tout, le parfum connaîtra un énorme succès.
Ainsi se termine le parcours de cette exposition. Lorsque le visiteur retrouve la vive lumière du jour, il a le sentiment de sortir d’une machine à remonter le temps. Une machine qui l’aurait transporté vers une époque où Yves Saint-Laurent éblouissait le monde de la mode par son talent et son esprit subversif. Un moyen, comme lui, de devenir à son tour un voyageur imaginaire.
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