Quatrième de couverture :
Quand on est avocat, spécialiste des affaires de divorce, coucher avec ses clientes est rarement une bonne idée. En fait, c’est même interdit. Mais lorsqu’il s’agit de Nolwenn Blackwell, un des mannequins les plus en vue du moment, difficile de résister.
Hugues Tonnon s’est laissé tenter et mal lui en a pris. Au petit matin, deux flics viennent enfoncer le clou dans sa gueule de bois carabinée : Nolwenn a été assassinée. Et puisqu’il est le dernier à l’avoir vue vivante – et de près – il est le principal suspect. Pour l’inspecteur Witmeur, il ne fait même aucun doute qu’il est coupable. Le flic a une revanche à prendre sur le baveux depuis que sa séparation lui a coûté une paire de faux seins….
C’est mon deuxième roman de Paul Colize, et j’ai trouvé qu’il ressemblait un peu à Un parfum d’amertume, découvert l’an dernier. Mais je ne me suis pas ennuyée, bien au contraire. Un homme, l’avocat Hugues Tonnon, a toutes les apparences contre lui quand on trouve le corps sans vie de Nolwenn Blackwell, une mannequin qui venait de de faire appel à lui pour un divorce. Sur le point d’être arrêté, Tonnon préfère mener son enquête seul et quitte Bruxelles, avec un téléphone prépayé, des réserves d’argent liquide et des ressources « amicales » (un détective privé, un fabricant de faux papiers…) suffisantes, croit-il, pour échapper à la surveillance policière et investiguer en toute discrétion. Las ! Les cadavres se multiplient sur son chemin et l’étau se resserre autour de l’avocat. Entretemps il a rencontré la journaliste Christelle Beauchemin, biographe de Nolwenn, qui veut à tout prix savoir pourquoi celle-ci a été tuée. La dame a du caractère et même notre avocat reste parfois sans voix devant elle. L’improbable duo voyagera de Paris à l’Afrique du Sud, du Maroc à l’Algérie pour dénouer les fils de l’intrigue, entre milieux de la mode et du football.
Je me suis demandé à qui correspond le nain du titre, mais ce n’est qu’un détail. Paul Colize a l’art de mener sa narration sur un rythme enlevé, tout en apportant une grande attention aux détails : un journal abandonné, des personnages croqués de façon truculente, des faux papiers au nom de Willy Staquet… l’humour de l’auteur est toujours bien présent et c’est une source de plaisir toujours renouvelé. Au bout du compte, ce roman léger en apparence touche à un phénomène « sportif » qui revient régulièrement à la une de l’actualité. Le dénouement nous roule, comme le héros, dans la farine, mais on en redemande !
La première page : « Le mariage est la principale cause de divorce.
Sans le premier, le second n’aurait jamais vu le jour. L’affaire se limiterait à une séparation assortie de quelques larmes ou de vagues reproches. La vie reprendrait ensuite son cours et chacun poursuivrait son chemin la tête haute.
Un coup de gueule fielleux ou un suicide avorté viendrait de temps à autre troubler l’ordre des choses, mais ce ne seraient que des cas isolés.
Il n’y aurait pas ces discussions orageuses, ces règlements de comptes miteux, ces débats houleux, ces polémiques sordides, ces déballages impitoyables et ces vaines tentatives de réconciliation. Il n’y aurait ni palabres interminables, ni négociations nauséeuses pour la garde du chien ou la répartition de la vaisselle. »
« Il était de taille moyenne et se tenait légèrement voûté. En plus de ses santiags et de ses cravates en cuir, il portait une banane à l’ancienne qui vibrait au gré de ses discours.
Dans le milieu qu’il avait fréquenté antérieurement, son teint cuivré et sa peau grenue lui avaient valu des surnoms tels que le Reptile, le Caïman ou Crocodile.
Plus terre à terre, Maxime l’appelait Sac à main. »
« – Pouvons nous résumer vos dires en actant que votre femme a entretenu plusieurs relations extraconjugales à votre insu ? (…)
– Oui, maître, actez que je suis cocu à l’insu de mon plein gré . »
Paul COLIZE, L’avocat, le nain et la princesse masquée, Pocket, 2015 (La Manufacture de livres, 2014)
Challenge Petit Bac – Littérature belge – Métier
Challenge Voisins voisines 2019 – Belgique