Depuis quelques années, un traitement préventif appelé prophylaxie pré-exposition (PrEP), a révolutionné la prévention contre le virus du sida. Proposé en priorité aux populations à risque (homosexuels ayant des rapports non protégés et prostitué(e)s), la prise de cet antirétroviral pour éviter d'être contaminé a prouvé son efficacité mais reste contraignante, puisqu’elle impose la prise journalière de comprimés.
Prochainement, un implant prévenant la contamination devrait faire son apparition sur le marché. Le premier essai chez l'homme s’est montré concluant puisqu’après 12 semaines d'utilisation il s’est montré bien toléré et efficace. De nouvelles études devront encore être réalisées pour montrer si cet implant offre bien le même niveau de protection contre le VIH que la PrEP.
Les scientifiques cherchent aussi à alléger le quotidien des patients séropositifs en réduisant le nombre de comprimés à prendre au quotidien (ce qui allègera par-là même leur coût).
Une piste présentée à l'IAS consisterait à ne pas prendre la trithérapie tous les jours mais un jour sur deux, voire moins. L'étude française Quatuor menée par l'Agence nationale de recherche contre le sida (ANRS), dont les résultats ont été publiés mercredi 31 juillet 2019, a montré que la prise de comprimés un jour sur deux peut permettre de conserver le même niveau d'efficacité. La réduction de la "charge médicamenteuse" des personnes porteuses du VIH pourrait aussi passer par le passage à deux molécules (bithérapie) plutôt que trois. Quoiqu’il en soit les injections d'antirétroviraux devraient ainsi permettre dès 2020 de remplacer les comprimés quotidiens par une piqûre toutes les semaines.
De nouvelles données ont été présentées concernant l'utilisation de l'antirétroviral dolutegravir (DTG) chez les femmes enceintes et en âge de procréer.
Ce médicament, commercialisé par ViiV Healthcare (groupe GSK) sous le nom Tivicay et sous formes génériques, était blacklisté depuis l'an dernier, après la publication d'une étude au Botswana mettant en évidence des risques de malformations du cerveau et de la moëlle épinière chez les enfants de femmes traitées avec cette molécule (4 cas sur 426 grossesses).
Ces résultats avaient provoqué un dilemme car le DTG est l'un des meilleurs traitements contre le VIH actuellement sur le marché, plus efficace et plus simple à utiliser que d'autres médicaments, provoquant moins d'effets secondaires et moins susceptible d'entraîner le développement de résistances.
Les études complémentaires présentées cette semaine tendent à montrer que le risque de malformations est finalement "moins élevé que signalé l'an dernier", note l'IAS, avec 3 naissances pour 1.000 au Botswana - contre une pour 1.000 avec d'autres médicaments - et aucune dans une étude menée au Brésil.
Sur cette base, l'OMS "recommande fortement le dolutegravir comme choix de traitement préféré contre le VIH", y compris chez les femmes en âge de procréer, "en raison des énormes bénéfices qu'il apporte".
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