Le storytelling fait encore toujours l'objet d'intenses travaux de recherche menés par des universitaires à travers le monde. Voici un best of des résultats de réflexions académiques récentes.
C'est à dire grosso modo, réalisées au cours des 5-6 dernières années - hé oui, la diffusion des publications scientifiques est plutôt lente, surtout dans le secteur des sciences humaines auquel appartient le storytelling, la narration ou quel que soit le nom qu'on lui donne.
Certaines sont le fruit d'étudiants en pleine recherche doctorale, d'autres sont l'oeuvre de chercheurs plus chevronnés, mais en réalité, peu importe. Je préfère un travail de recherche d'un universitaire en fin d'études qui apporte quelque chose de réellement neuf à l'état de la réflexion dans un domaine précis, plutôt qu'une publication d'un chercheur expérimenté qui enfonce des portes ouvertes. Et croyez-moi, pour avoir fait de la recherche universitaire, de tels cas sont très loin d'être rares. C'est même, entre autres, du fait de ce type d'étrangeté que j'ai finalement mis la recherche académique de côté dans ma pratique du storytelling.
La recherche dans le domaine du storytelling :
-
Le storytelling moteur de l'expérience touristique : on le sait, pour satisfaire un client touristique, ce n'est pas lui vendre un séjour qu'il faut faire. C'est lui fournir une expérience de rêve. Enfin, on peut toujours rester dans l'optique d'autrefois, celle de la vente d'une semaine à la mer ou quoi que ce soit d'autre, et on réussira peut-être à trouver un acheteur, mais ce sera alors le résultat de la rencontre aléatoire entre une offre et une demande. Et tous les efforts mis en oeuvre seront en grande partie inutiles, puisque ce sera essentiellement le hasard qui sera en action. Donc, que l'on soit bien clair : cette étude scientifique ne s'adresse pas à des adeptes d'une approche passéiste. Et pour faire court, disons le de suite : oui, le storytelling est un facteur d'enrichissement de l'expérience touristique et est donc un must à appliquer sans (trop) tarder.
-
Storytelling et légitimité de l'entrepreneur storyteller : là, c'est véritablement un enjeu pour tout storyteller. Et ça l'est encore plus pour un entrepreneur, qui a beaucoup à perdre dans l'affaire. Que l'on soit expérimenté ou débutant dans sa pratique, le risque de s'emballer et s'embarquer (!) dans une impasse de storytelling est bien réel. Tout cela parce que même si on a pris soin de concevoir un storytelling très élaboré, en prenant beaucoup de temps pour le préparer, on peut se retrouver face à l'épreuve de l'évolution des choses, de son environnement. On peut intégrer une part de prospective dans son storytelling, on ne pourra jamais prévoir exactement ce dont l'avenir sera fait. Et alors, c'est la déception qui peut se lire dans les yeux de votre auditoire. Heureusement, il y a des moyens de redresser la barre d'un storytelling mal embarqué sur une voie de garage. Et il y a surtout des manières d'être proactif pour limiter l'ampleur de la déception de votre public.
-
Storytelling et manipulation : ah, voilà une tarte à la crème du storytelling et de la communication en général. Certains ont même fait une carrière sur ce seul sujet -non, je ne donnerai pas de noms, il suffit de taper manipulation dans le moteur de recherche de Blogstorytelling.com et plusieurs articles apparaîtront. Cela dit, je ne suis pas sectaire, et, en accord avec les auteurs du travail de recherche réalisé, admettons que le storytelling soit manipulateur. Simple supposition, ou hypothèse, pour rester dans le registre académique. Et bien, même dans ce cas, encore faudrait-il que le storytelling manipulateur soit maléfique. J'utilise le mot maléfique volontairement, pour faire écho à ceux qui voient dans le storytelling le mal ultime. Enfin, ceux qui ont assis quelques années de leur vie et leur carrière professionnelle sur ces certitudes, et qui, comme par hasard, sont depuis quelque temps passés à autre chose. Très intéressante étude que voilà, par ces chercheurs, en tout cas.
-
Le storytelling politique est toujours en vie : oui, oui, oui ! Les mêmes qui annonçaient que le storytelling est une tragédie des temps modernes annoncent maintenant la mort du storytelling. La tragédie serait alors plutôt pour ceux qui n'ont pas encore eu le temps de se mettre au storytelling : ils auraient donc manqué tout ça ! Heureusement, il y a des travaux de recherche sérieux qui viennent mettre au clair pas mal de choses. Là, il s'agit du sujet du storytelling politique, sans doute le domaine pour lequel moi aussi j'ai de grandes réserves quant à l'utilisation (mauvaise et inefficace) du storytelling. C'est donc bien un terrain d'investigation très intéressant pour vérifier que le storytelling n'est pas mort (désolé pour les fossoyeurs et les vautours). Les chercheurs auteurs de ce travail ont enquêté dans les détails et dans un domaine qui n'est pas anecdotique : le Parlement britannique. Je vous laisse découvrir tout cela.
Voilà quelques bonnes lectures, donc. Vous pouvez aussi (et encore pour quelques jours) profiter d'une offre spéciale de lectures storytelling : 3 ebooks de storytelling pour 9€.