ObsolèteS, À demain j’espère / Compagnie Gravitation
C’est avec une discrète référence à Chris Marker que ce groupe a choisi son nom. Choisir un nom, c’est déjà marquer son engagement. Et si le mouvement, à la réunion duquel nous assistons nombreux, s’appelait « Le Mouvement » ? Il s’est déjà doté d’une charte dont l’article 1 affirme que « La parole est libre »… Ça commence comme ça. L’équipe organisatrice — car il en faut une, n’est-ce pas ? — a choisi d’impulser cette parole par des petits sketches, danse contemporaine, chanson… Et le public entre dans le jeu comme dans la vie. Pas de Facebook, ce n’est pas la peine : la tension va monter après les rires. Parce qu’on va rire : rire de l’obsolescence des humains, obsolescence provoquée par l’exploitation de la classe… ou l’exploitation tout court : ouvriers réduits au chômage et à l’invisibilité. Rire, et partager l’enthousiasme du militant écolo psalmodiant le refrain du colibri : « Moi je fais ma part ». Mais s’attaquer aux vrais exploiteurs dont la majorité des gens présents reconnaissent les photos, ces très riches qu’on désigne mais qu’on ne punit jamais, ces incendiaires, c’est vraiment autre chose. La violence ? Quelle violence ? Allez, remettez donc le disque : « On lâche rien, on lâche rien, on lâche rien, on lâche rien… »