Encore une année où l’on peut soulever notre chapeau devant les bénévoles de cette association dynamique: E.V.A. (essor des vallées de l’Auxois)! Nature, art et patrimoine au programme. Sans faiblir, ils organisent des évènements! Celui que je connais le mieux, bien sûr, c’est EVAsions des Arts. C’était ce week-end, 3-4 août. (Vous pouvez agrandir les visuels en cliquant dessus)
Quatre villages accueillent des artistes, depuis vingt ans, chaque été, dans leurs granges ou autres lieux « authentiques » (comme on dit à Paris!!): Villy-en-Auxois, Vileberny, Salmaise et Verrey-sous-Salmaise.
La balade vaut pour le travail des exposants, bien entendu, mais aussi pour les espaces d’accueil, tous aussi beaux les uns que les autres. Occasion de mieux regarder le patrimoine rural et agricole.
L’invitée d’honneur de cette année était Astrid Laviéville.
Dans la chapelle du château de Salmaise, s’est montré soudain tout un petit peuple, jailli d’on ne sait quel conte de fée! Ces lilliputiens (humains et animaux), élégants et raffinés, arrivés d’un siècle lointain et d’un monde oublié, se pavanent et s’amusent comme à la cour d’un roi. L’artiste les a façonnés à partir de mini fragments collectés partout, dans la nature ou la vie quotidienne. Et elle met joliment en scène tous ces êtres étranges.
Et il n’y a plus qu’à s’approcher, tel un Gulliver, pour admirer… Les créatures d’Astrid Laviéville semblent faire partie du monde du dessin, plus que de celui de la sculpture. Même si c’est en 3D (vous pouvez tourner autour, la lecture se fait de tous les côtés). Finesse du trait, richesse du détail, harmonie des formes et des teintes. Et une sacrée allure!
Parmi les 28 autres artistes, j’ai eu mes préférés, ça va de soi. Les styles, ici, sont suffisamment variés pour que chacun y trouve son bonheur! J’avoue avoir loupé quelques artistes…Mea culpa!
Frédéric Galland m’a beaucoup frappée avec ses personnages dessinés à la sanguine ou à la pierre noire (etc…), soit à la manière de planches d’études anatomiques soit sous forme de scènes en forêt ou de portraits. Etres humains douloureux, difformes… Peut-être les aliens de nos angoisses cachées. Très fort.
Et puis, j’ai noté: ——- Josiane Guitard-Leroux. Vraie démarche de plasticienne, avec un médium original, ses propres cheveux. Avec une façon personnelle de les fixer, broder, crocheter, nouer, assembler… Une matière organique détournée, métamorphosée. ——- Félix Roussel. Les peintures de ce jeune artiste emmêlent, enroulent et associent images et formes, et, ainsi, flottent rêves et cauchemars aux couleurs gaies
—— Isabelle Délin sculpte délicatement et amoureusement la terre pour des petites architectures, perchées au col des vases ou au cou des humains, ou posées quelque part en équilibre. instable.
—— Isabelle Jullien colle et peint, peint et colle. Pour la plus grande joie du papier. Celui qui se déchire ou se découpe, et celui qui reçoit les compositions.
Je pourrais encore citer Edith Nicot et son doigté de soie, Jean-Philipe Jarlaud et son grand coeur de poète photographe, Carolina et ses aimables personnages-poupées dans un monde chantant, Françoise Aigueperse et ses découpages dans des couleurs de feu.