Michel Bellevin (à gauche) toujours passionné.
Immense succès de la nuit des étoiles. En jouant à cache-cache avec les nuages et une ou deux gouttes d’eau, les membres du club local d’astronomie, Stéphane Leblond en tête, ont réussi à attirer des dizaines de curieux désireux d’en savoir plus sur une nuit pas si noire que cela. Avant que les badauds (dont j’étais) posent leur œil sur l’oculaire des lunettes et autres télescopes, la salle Mauchaussé avait brui de la conférence donnée par un membre passionné et lettré et relatif à la conquête spatiale. Comment, depuis le premier vol des frères Wright, avons-nous fait pour aller si rapidement de la terre à la lune ? Dépassant le voyage d’Apollo 11 et le premier pas de Neil Armstrong sur la lune, le conférencier d’un soir narra par le menu la guerre d’images et de moyens que se sont livrés les Etats-Unis et l’URSS pendant trois décennies. S’il est vrai que le premier satellite lancé en orbite fut le Spoutnik des Russes en 1957 et que le premier homme de l’espace avait pour nom Youri Gagarine, personne ne peut oublier cette nuit du 16 juillet 1969 et la descente sur la surface lunaire de Neil Armstrong et de sa petite phrase diffusée en direct à l’attention des terriens : « un grand pas pour (un) l’homme, un bond de géant pour l’humanité. (1) » Comme il ne faudrait pas omettre le rôle décisif de Werner Von Braun dans la réussite de cette épopée. L’ancien chercheur d’origine allemande, nazi convaincu, père des V2 de sinistre mémoire, « récupéré » par les Américains à la sortie de la guerre, fut la cheville ouvrière essentielle à la réussite de cette conquête spatiale. C’est à lui qu’on doit les fusées qui ont assuré le succès de cette grande aventure dont on ne connaît pas la fin.Didier Langlois prépare son « engin ».
Finalement, les Etats-Unis ont remporté cette guerre symbolique et surtout politico-économique destinée à faire du capitalisme le nec plus ultra de la vie en société. Ce qu’Eisenhower avait refusé, jugeant ridicule d’engloutir des milliards de dollars dans la conquête spatiale, Kennedy et Kroutchev ont choisi une autre voie, celle de la découverte extraterrestre et de la vie organisée loin de notre planète nourricière. Je ne peux que penser à ce que m’avait déclaré Jacques Monod, prix Nobel de Médecine, lors d’une interview réalisée à l’occasion de l’installation de l’Institut Pasteur à Val-de-Reuil : « Sur la lune, on ne trouvera que des cailloux. L’argent utilisé pour ces voyages serait plus utile à la recherche fondamentale afin de lutter contre les maladies. » Jacques Monod faisait fi des rêves qui peuplent les nuits de tous ces jeunes (etmoins jeunes) lecteurs de Tintin ou d’autres revues scientifiques…… ils nous font croire que vivre ailleurs (sur Mars par exemple) serait possible surtout quand on déplore tous les malheurs causés par l’homme et l’ère industrielle à cette planète bleue dont on aurait, dès ce mois de juillet, déjà épuisé toutes les ressources disponibles !
Ultime réglage.
Et pourtant ! Une prise de conscience progresse chaque jour. Nous sommes de plus en plus nombreux à trier nos déchets, à respecter la nature, à nous soucier du bien être animal, à manger mieux et moins…comme si les peuples voulaient transmettre un message à ceux qui nous gouvernent : assez de gaspillage, assez de course à la croissance infinie, marre de la pollution…Deviendrions-nous plus raisonnables ?Hier soir, à Louviers, la nuit des étoiles a permis à bien des jeunes de découvrir Jupiter, Saturne et ses anneaux, Antarès, l’étoile polaire, la grande Ourse…et pour ceux qui ne l’avaient pas encore vue, de constater que la piste d’athlétisme du stade Maxime Marchand devrait permettre l’éclosion d’athlètes prometteurs de…l’Etoile athlétique lovérienne. Encore une étoile ! (1) Dans la phrase préparée par Neil Armstrong on lit « un petit pas pour UN homme…» mais dominé par l’émotion, il a déclaré « un petit pas pour L’homme » et c’est la phrase qu’on a retenue.