Il y avait des plages infinies et une mer vaste et bleue.
Il y avait des horizons lointains et des navires en partance pour de mystérieuses destinées.
Il y avait des falaises abruptes et des phares qui éclairaient toute la nuit.
Il y avait l’odeur des marées et des coquillages par milliers sur le sable des marées basses.
Il y avait les châteaux de sable de l’enfance et toutes nos illusions perdues.
Il y avait des jeunes filles aux cheveux noirs dont les yeux reflétaient tous les mystères de l’Asie.
Il y avait, dans le port, un bateau échoué, et sur le quai des cordages détrempés.
Il y avait un café où s’assemblaient tous les marins du monde.
Il y avait la lande infinie et les bruyères mauves de la mort.
Il y avait des goélands intrépides qui plongeaient dans les flots noirs.
Il y avait le soleil qui se levait sur le premier matin du monde
Et l’écume blanche qui n’en finissait plus de déchirer les rochers de granite rose.
Ô enfance disparue avec la dernière marée.