Lee Dante Tay

Publié le 01 août 2019 par Hunterjones
Je n'avais pas remarqué cette ombre constante sur ma galerie. Je ne sais toujours pas ce que c'est.
Paige Thompson a profité d'une faille dans le système pare-feu sensé protéger les données personnelles de l'entreprise hébergeant les données personnelles de millions de gens dans le monde, principalement aux Amériques, et menacé du même coup les données privées de ces mêmes millions d'innocents.
Encore du vol d'identité. Encore de la techno qui plante. Encore Twitter qui se retourne contre son utilisateur.

Ce même week-end, les aéroports d'ici collaient leurs avions au sol un plus longtemps que prévu parce qu'une panne généralisée des systèmes informatisés gelaient absolument tout le monde.
Cette confiance qu'on a placé sur nos technologies, naïveté suprême? Est-ce ce que c'est ce que les générations futures étudierons de nous?

Plus jeune, il y a trois choses qu'on me disait de ne jamais donner à personne.
-Mon # d'assurance sociale
-Mon # de compte en banque
-Mon # de carte de crédit.
Le nombre de gens qui ont tous ses numéros à moi doit dépasser 50.

Chez Desjardins, ce sont aussi des millions de Québécois qui ont vu leurs données piratées par un abruti, guidé par l'appât du gain. Personnellement, je ne suis pas peu fier de n'avoir jamais eu à faire avec la Caisse Pop. Mais je connais plein de gens qui sont double baisé depuis quelques jours.
Par Capital One et par Desjardins.
Pourquoi des services comme Equifax n'étaient pas d'emblée en place pour protéger les données privées des gens? Pourquoi fallait-il attendre le grand scandale éventé? Mais en même temps, j'ai acheté une passe d'un jour pour ma fille pour Osheaga et si vous aviez vu tout le trouble qu'on a eu à mettre la main sur la passe en question parce que c'était moi qui l'avait achetée. Je ne voulais pas d'autant de sécurité.

Quand nous sommes allés à Punta Kana, mon fils s'est fait reluquer par 2 filles de son âge sur la plage. Elles ne lui ont jamais parlé, là-bas. Mais elles le dévisageaient en tout temps. Et paradaient leurs bikinis sous son regard assez souvent. Il ne les avaient même pas remarquée. Moi oui. Leur subtilité était nulle.
Sans même se parler, les deux filles ont entendu son nom prononcé par nous à un certain moment. Elles ont scanné avec leur téléphone les gens autour qui seraient sur "airdop". Elles ont trouvé ce qui pouvait être un diminutif de son prénom. L'une d'elle lui a texté si il était bien le beau gosse de Punta Kana. Ils se sont texté, facetimé, snapchaté, elle est du 418, lui du 450, il fait le voyage, elle l'a fait aussi. Ils se fréquentent maintenant. Dans une certaine intimité. À eux.
Quand mon fils a passé le dernier week-end à Québec, l'amoureuse et moi, on a scruté le net pour trouver qui était les parents de la jeune fille. On a trouvé facilement les deux parents. L'adresse. Grâce à la localisation sur Snapchat. On a su le travail de monsieur et madame sans même le chercher. On en a trop su sur les deux. On a découvert que elle, ma soeur la connaissait. On a découvert aussi que lui, c'était ma belle soeur qui l'avait fréquenté dans ses années de beuveries.

On a eu peur. Il était beaucoup trop facile de trouver plein d'infos sur toute la famille de la jeune fille, sur le net. On a ensuite essayé la même chose sur nous. OUF! on ne trouvait rien. Sinon plein d'erreurs puisque nous avons déménagé et que je suis lisse comme un poisson dans mes emplois.
On ne devrait donc pas se surprendre que nos données personnelles soient si faciles à dilapider. Si des ados trouvent leurs conquêtes à un rayon de téléphone et que des parents peu éduqués en informatique tombent facilement sur toute la vie de deux étrangers du 418, des zélés de l'informatique peuvent surement facilement s'amuser davantage et avec plus de précision dans les mêmes carrés de sable.
Dimanche, en regardant la télé, la conjointe dit à voix haute en voyant une Québécoise, "oh! la belle robe, c'est ça que je voudrais, je me demande où elle l'a prise?"
On est 8 millions. C'est pas si gros. J'ai demandé à la fille en question, sur Messenger où avait-elle prise cette très jolie robe. Dans l'heure qui a suivi, elle m'a répondu. J'étais fasciné. C'est si facile de se rejoindre.

C'est si facile de se rendre à l'autre. Et vice-versa. D'être l'autre.
J'ai été voir d'où originait l'ombre sur ma galerie.
C'était un corps humain.
Celui de Lee Dante Tey.
Un ancien refugié.
Maintenant nu.
Et bien mort.

Zuckerberg avait raison.
La vie privée est surévaluée.
Pas certain que Gilles Duclos soit d'accord toutefois...
Ou au contraire, elle n'est plus assez considérée.
La vie privée n'est plus considérable.
On est en pleine culture du viol de la vie privée.
Volontairement.