L’exposition "Building Philosophy – Cultivating Utopia" qu’organise le Mudam en 2019 offre un large panorama des projets dans l’espace public qui ont fait connaître Bert Theis, ainsi que des œuvres moins connues, comme les collages, les affiches et les illustrations de livres. En complément, des maquettes, des documents, des photographies et des vidéos retracent les combats contre l’injustice sociale et le parcours personnel de l’artiste. En architecture, l’une des marques de Bert Theis est l’essai de déconstruire un urbanisme devenu une "glaciation visible de la vie", comme disait Guy Débord, un théoricien (très) marxiste des années 60 dont l’idée la plus connue, et apparemment toujours d’actualité, est "la société du spectacle". La société du spectacle est une société qui a remplacé la vie et le sens par la représentation, où l’être humain, aliéné, est devenu un simple consommateur-spectateur. Où être s’est dilué en paraitre, et le paraitre est devenu trop grand, trop étendu et trop imposant pour que l’humain puisse respirer. L’utopie de Bert Theis est – parmi d’autre – de refaire éclater la vie entre les buildings modernes. Ou bien trouver des "îles" d’authenticité, comme le quartier populaire appelé (justement) Isola à Milan, où Theis a habité à partir de 1993 et où il a participé à la création d’Isola Art Center, une plateforme collective d’artistes, d’architectes, de philosophes et de citoyens qui avait – et a toujours – comme but d’édifier une utopie artistique "concrète". Ou encore créer, comme il l’a fait dans des différentes villes d’Europe et d’Asie, des plateformes et des pavillons destinés à être utilisés concrètement par les visiteurs, les passants et les habitants - des espaces de repos, de contemplation, d’échange ou d’action - des espaces de "vie réelle", et non de représentation.
Un deuxième volet de l’exposition luxembourgeoise est "l’Archipel Theis", qui se propose de faire vivre l’héritage de l’artiste à travers une série de projets artistiques et architecturaux, en mettant en avant la beauté et l’utilité de cette utopie concrète, qui - dans nos villes souvent trop grises dans leur faux spectaculaire - fait rêver et donne de l’espoir. Bienvenue à Boris Johnson, nouveau Premier ministre britannique qui a succédé à Theresa May, au «club des Populistes»! Club qui l’air de rien grandit petit à petit. Ce fameux club qui tient un prétendu discours antisystème mais en crée parallèlement...