Lire c'est s'ouvrir sur le monde, c'est écouter les idées des autres, voir la vie autrement, s'initier à de nouveaux horizons, réfléchir autrement, s'accoutumer à des moeurs, des univers, s'épanouir. Ceux qui refusent de lire, refusent, sans le savoir de vivre.
Lire c'est beaucoup mon métier (de traducteur). C'est à peine travailler pour moi.
C'est une de mes manières de respirer.
C'est formidable.
CANDIDE OU L'OPTIMISTE de VOLTAIRE.
"Presque toute l'histoire est une suite d'atrocités inutiles" dira Voltaire, secoué après le tremblement de terre de Lisbonne en 1755, suivi du début de la Guerre de Sept Ans, premier grand conflit international/intercontinental.
Voltaire envoie son Poème sur le Désastre de Lisbonne à Jean-Jacques Rousseau. Celui-ci lui répond avec fatalisme en justifiant par la divine providence. Voltaire ne croit pas en la divine providence. Contrairement à sa maîtresse Emilie du Châtelet, il n'est pas disciple de Leibniz, qui lui, ne croit qu'en Dieu et son harmonie préétablie. Il juge cet optimisme envers un au delà improuvé/improuvable assez naïf.
L'année précédent la publication de Candide ou L'Optimiste, Voltaire travaille avec Diderot et D'Alembert sur L'Encyclopédie, livre qui ne touche en général que l'élite et les fortunés. La production de ce livre connaît un coup d'arrêt par le retrait du privilège royal et la condamnation prononcée au parlement de Paris.
Avec son prochain livre, il trouve un moyen de non seulement faire passer les idées des Lumières à rejoindre l'élite, les fortunés, mais aussi presque tous les lettrés.
Dans sa retraite, à Genève, il parcourt mentalement ce qu'il comprend du monde géographique qu'il a visité. Il s'imagine l'Allemagne au bon endroit, avec Berlin au Nord, le Pérou à l'Ouest, Venise au Sud, Constantinople à l'Est. Ce seront aussi les principaux lieux du conte. Les grandes étapes du voyage initiatique de Candide. L'Allemagne est inspiré de la Turquie, qui entretient elle aussi, un despotisme politique avec l'Amérique du Sud par les Jésuites Allemands qui font la guerre au Paraguay.
Un baron, au nom imprononçable, noyé dans son titre, exclura Candide du jardin d'eden. Le roi des bulgares serait inspiré de Frédéric II, couvert de gloire en 1757. Et avec lequel Voltaire s'est plus ou moins brouillé. Suggérant une homosexualité chez Frédéric incertaine à valider. Voltaire peut être brasse camarade. C'est dans sa personnalité.
Son livre, un conte, est lancé en 1759, faussement "traduit de l'allemand" par Mr. le Docteur Ralph, pseudonyme de Voltaire, aux idées risquées contraires (de là, le pseudonyme).
Chassé du jardin d'eden, Candide assistera à la boucherie de la guerre, et suivront, en effet, des séries d'atrocités dans lesquelles il dénonce l'esclavage, la noblesse qu'il caricature vivement, les ordres religieux, toujours risibles jusqu'à nos jours, les affres guerrières et la naïveté, bien entendu.
Voltaire en deviendra riche (200 ans avant) et son livre, deviendra une référence sur l'aveuglement volontaire souvent plus grave que le doute et la reconsidération des choses préétablies.
Sujet toujours pertinent de nos jours.
260 ans plus tard.