Roman - 400 pages
Editions Calmann Lévy - janvier 2019
A Copenhague, Danemark, la ville est en effervescence à l'image des grandes villes d'Europe. Une intolérance grandissante à l'égard des musulmans, des révoltes qui grondent, une course au bonheur promis par l'argent. Au milieu de ça, il est Stig, un galériste spécialisé en Art contemporain, prêt à faire des coups sulfureux pour faire parler de lui, sa femme Elizabeth, scientifique spécialiste en Intelligence Artificielle, qui aspire à déménager dans la quiétude de Lolland, et leur fille Emma, mal dans sa peau, qui tente de se suicider, avant de décider de partir en humanitaire au Mozambique, puisque là-bas, à Frederiksstad se trouve le camp de réfugiés où sont renvoyés les Danois musulmans indésirables. De l'autre côté, il y a Christian, un artiste peintre suivi par Stig, et en proie à une activité sexuelle débordante. Et bientôt il tombe sur le charme débridé de Mia, qui s'avère être une attardée mentale…
Les Outrages est un roman très grinçant, qui montre avec ironie les aspirations des contemporains. A travers le monde de l'art contemporain, très sujet aux scandales et aux spéculations, à travers le monde de l'IA, on entrevoit un futur déshumanisé, désillusionné. Les relations entre les personnages paraissent peu sincères, faites de détachement, dépendance, désir physique, la jalousie, dégoût… Les utopies persistent, l'utopie technologique et l'utopie d'un retour à la terre, avec des personnes privilégiées qui se retrouvent dans des bulles autogérées où il fait bon vivre. Extrait :"A terme, il deviendrait interdit de conduire des véhicules à moteur à Lolland. Le principal moyen de transport serait d'assez petites charrette tirées par des chevaux ou des ânes. Plus généralement, les animaux seraient beaucoup plus utilisés pour porter, tirer ou transporter biens et personnes. Les véhicules et deux-roues électriques seraient autorisés hors des villes, car l'idée tout entière derrière la nouvelle Lolland était de créer une société différente de celle environnante. Une société moins fonctionnaliste et moins uniforme. Où le transport de représenterait pas une perte de temps, une corvée à expédier le plus vite possible, mais une part du quotidien à privilégier^, plus importante peut-être que l'arrivée à destination en elle-même. Un endroit où les odeurs, les images et les sons seraient plus doux et plus agréables." Il est aussi intéressant de voir comme les rapports de domination peuvent s'inverser, entre Stig qui refuse le déménagement et Elizabeth, entre Christian le prédateur sexuel et Mia… Et le sort joue des tours, jusqu'à la fin. Par contre, je n'ai pas compris et pas suivi les chapitres en italique, sortes d'intermèdes, qui transcrivent des dialogues. Un (premier ?) contact avec la littérature danoise avant une très prochaine escapade à Copenhague ;-)
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