The Boys // Saison 1. Episodes 1 et 2. The Name of the Game / Cherry.
Que l’on n’ait pas trop à s’en faire, The Boys est déjà renouvelée pour une saison 2 par Amazon Prime. Alors que l’on est abreuvés de super-héros en tout genre depuis quelques années, Eric Kripke (Supernatural), Seth Rogen (Preacher) et Evan Goldberg (Preacher) ont décidé qu’il était peut-être temps de montrer justement l’envers du décor où la célébrité des super-héros est en train leur monter au cerveau et leur faire faire n’importe quoi. Dans toutes les séries de super-héros on a l’impression qu’ils sont toujours là pour sauver tout le monde et jamais pour faire des choses mauvaises dans le but de satisfaire leur propre ego. C’est ce que veut démontrer The Boys à sa façon. Ce qui m’a le plus fasciné avec ces deux premiers épisodes c’est clairement la construction de l’univers qui dénote avec la plupart des fictions du genre. Je ne connais pas le comics dont The Boys est adaptée mais je dois avouer que le décor est particulièrement bien fichu et les personnages suffisamment bien introduits pour que l’on ait tout de suite envie de les suivre dans leurs aventures. Alors qu’Amazon veut plus de contenus qui font sensation, je pense qu’ils ont ici l’une de leurs meilleures séries.
Dans un monde fictif où les super-héros se sont laissés corrompre par la célébrité et la gloire et ont peu à peu révélé la part sombre de leur personnalité, une équipe de justiciers qui se fait appeler "The Boys" décide de passer à l'action et d'abattre ces super-héros autrefois appréciés de tous.
La série ne perd pas de temps et nous installe alors deux visages de l’histoire. Le premier est celui d’un homme lambda travaillait dans un magasin d’électronique et qui se retrouve plus ou moins malgré lui plongé dans ce monde de super-héros qui n’ont que faire des autres quand celle qu’il ait explose en milles morceaux devant ses yeux quand le « Flash » de The Boys lui rentre dedans. La scène est gore et hilarante à souhait mais permet aussi de placer l’univers de la série que l’on va rencontrer par la suite : celui des super-héros qui pensent à leurs fesses plus qu’au reste.
L’humour trash et le cynisme de The Boys lui donnent un charme étonnant qui brise les codes pré-établis du genre et surtout permettent de sortir de l’humour souvent gentillet de Marvel, loin d’être aussi trash. Si les héros que l’on suit dans The Boys sont là pour combattre le crime et les vilains, ce sont aussi des marques qui sont déclinés en produits dérivés sous la houlette de l’entreprise Vought, menée de main de fer par une Elisabeth Shue qu’il fait bon retrouver dans son petit écran. Madelyn Stillwell est d’emblée l’un des personnages les plus intéressants de The Boys, pas seulement pour sa place de grande patronne, mais aussi par l’interprétation sans faille de son actrice. Les super-héros que l’on connait d’autres comics sont alors ici dézingués pour notre plus grand plaisir : Superman/Captain America, Aquaman (et ce même si cela fait plaisir de voir Chace Crawford en filet de pèche), The Flash ou encore Wonder Woman. Garth Ennis à qui l’on doit les comics de Preacher (adaptés par Seth Rogen et Evan Goldberg), ce sont d’autres comics à lui qui sont donc adaptés ici et je dois avouer que j’aime beaucoup le résultat.
On retrouve le style visuel et narratif des deux créateurs de la série, de même que la patte visuel qui est clairement inspirée des comics de Garth Ennis. Et la force ici est de ne pas prendre de gants pour se moquer des super-héros que l’on a aimé durant toute notre enfance. Mais cela se fait avec un grand plaisir qui est loin d’être coupable. Bien que d’après certains dires The Boys soit plus édulcorée que les comics, elle nous offre tout de même pas mal de bonnes surprises, notamment gores, pour nous amuser et nous divertir comme il se doit. Ainsi, The Boys est la bonne surprise à laquelle je m’attendais (un peu) et qui dépasse clairement mes attentes.
Note : 8.5/10. En bref, les super-héros devenus des produits marketings qu’il faut combattre, c’est une idée de génie.