La banque ouverte au service des bailleurs

Publié le 27 juillet 2019 par Patriceb @cestpasmonidee
Les opportunités de la banque ouverte (même dans le champ restreint de la DSP2) ne se réduisent pas à l'accès aux transactions enregistrées sur les comptes. La mise à disposition de services d'initiation de paiement peut aussi s'avérer attractive, comme le démontre Token.io à travers son partenariat avec deux plates-formes immobilières.
La location d'un logement reste un de ces processus qui semblent figés dans le temps, insensibles à la « digitalisation » du monde. Quelques jeunes pousses essaient toutefois de changer cette situation absurde, telles que, au Royaume-Uni, Sturents – dédiée aux étudiants – et Mashroom – plus généraliste. Toutes deux proposent une gestion entièrement en ligne, comprenant un moteur de recherche pour trouver la résidence idéale, la signature électronique du bail, diverses options de paiement du loyer…
C'est sur ce dernier volet que les méthodes les plus archaïques sont parfois encore en vigueur, dont, notamment, les règlements par chèque, voire en espèces, avec tous les aléas que ces instruments entraînent. Et quand le locataire hésite à mettre en place un virement récurrent (le cas est fréquent), les sites spécialisés offrent des capacités d'encaissement par carte… qui, malheureusement, s'avèrent coûteuses (alors que la loi britannique vient récemment d'interdire la facturation de ces frais aux payeurs).
La solution instaurée par la deuxième directive européenne des paiements (DSP2) est parfaitement positionnée pour résoudre toutes ces difficultés. Reposant sur un principe de virement interbancaire, elle est totalement sécurisée, efficace (surtout si elle emprunte la route des « faster payments »), facile à tracer et économique. En agrégeant les API déployées par chacune des grandes banques du pays, Token.io permet de profiter de ces avantages via une seule intégration technique, d'une simplicité à l'état de l'art.

Précisons que, pour Mashroom, les bénéfices de l'« open banking » (et de sa collaboration avec Token.io) ne s'arrêtent pas aux paiements. Elle exploitera également la faculté d'accéder aux comptes des locataires afin de procéder aux vérifications d'usage avant la contractualisation. Il ne s'agit pas (à ce stade ?) d'établir véritablement la fiabilité financière de la personne (comme le fait Youse) mais, a minima, de contrôler son niveau de revenus sans requérir des justificatifs générateurs de délais et aisément falsifiables.
Les promesses de la banque ouverte sont encore largement inexplorées, souvent faute d'idées d'applications. C'est pourquoi il me paraît important de mettre en exergue chaque pas en avant, aussi modeste soit-il, en espérant qu'il serve d'inspiration au suivant. En outre, dans cette démarche, il faut toujours garder à l'esprit que l'utilisation des données financières des individus et des entreprises n'est pas seule concernée : tous les services seront, à terme, prêts à intégrer de la même manière, pour toutes sortes d'usages.