Le travail, la pêche, le premier anniversaire de mon petit-fils, autant de bonnes raisons qui ne m'ont pas empêchée de lire, mais d'écrire mes comptes rendus, ça oui ! Voici donc un mot de mes quatre dernières lectures. Voyage dans les univers des auteurs.
Un étrange objet
Hanna Renström, poussée par sa mère, fuit le froid et la misère de sa Scandinavie natale en s'engageant comme cuisinière sur un bateau. Lors d'une escale en Afrique, elle débarque, se cache de l'équipage qui la recherche et laisse le navire repartir sans elle. Un paradis trompeur. Rien ne l'avait préparée à vivre au Mozambique en ce début de 20 e siècle, et, deux fois veuve, à devenir riche à son corps défendant.
Cette œuvre de Mankell n'a pas su me conquérir totalement. Pourquoi ? Je n'en sais rien. L'histoire est insolite et surprenante. Le style est dépouillé, précis, un peu froid peut-être. Il y traite d'un de ces thèmes récurrents, l'arrogance des Européens à l'époque coloniale. Et du destin aussi, qui se joue à sa guise des rêves de chacun.
Pour en savoir davantage, je vous réfère à cet article du journal Le Monde.
Henning Mankell, Un paradis trompeur, Seuil, 2013
Un thriller tout en douceur
J'aime beaucoup Thomas H. Cook. Pour son écriture fine et classique, pour son talent à créer des atmosphères nostalgiques, mystérieuses.
Les feuilles mortes nous transporte dans une famille américaine que le père, Eric Moore, croit heureuse et indestructible. Or la disparition d'une petite fille, la nuit même où Keith, son fils, la gardait, viendra en bouleverser chacun des membres. Soupçonné de l'avoir enlevé et probablement tué, le fils nie. Sans en être profondément convaincu, le père fera tout pour le défendre et protéger du même coup l'image idyllique et fausse qu'il se faisait de sa vie.
Par petites touches habiles, l'auteur dépouille le père de ses illusions, redessine un tableau plus réel. L'enquête policière est surtout un prétexte pour explorer la relation père-fils.
Ce que d'autres en pensent.Thomas H. Cook, Les feuilles mortes, Gallimard, 2008, 320 pages
Histoire et hémoglobine
Changement total de ton et d'univers : Vendetta du maître du polar, R. J. Ellory.
Cet opus met en scène un hitman, un tueur à gages, Ernesto Perez, qui aura réussi à survivre dans un monde sans pitié. Vendetta est le récit d'un homme vieillissant et d'une vengeance longuement mûrie. Son histoire est aussi celle de la mafia américaine, de La Nouvelle-Orléans en passant par Cuba, Miami, New York, Chicago. Ça saigne dans ces pages. Faut avoir le cœur bien accroché. Mais ça en vaut la peine.
R. J. Ellory, [" A Quiet Vendetta, 2005 "] (trad. de l'anglais par Fabrice Pointeau), Paris, Sonatine Éditions, 2009, 651 p.
Histoire de famille
Enfin, retour à l'Amérique avec la radiographie d'une famille de la classe moyenne (des femmes de la famille, en fait). L'action se passe dans le Massachussetts et dans le Maine. L'auteure : J. Courtney Sullivan.
Ce livre hors norme est ma première rencontre avec cette auteure dont l'habileté à décortiquer les sentiments des unes et des autres m'a vraiment impressionnée. Maine a réussi à maintenir mon attention durant 594 pages dans lesquelles il ne se passe quasiment rien, du moins en termes de péripéties et de rebondissements. Non, il ne s'agit que des relations pour le moins difficiles entre une mère, ses filles et une de ses petites-filles, qui gravitent autour d'une maison de bord de mer, dans le Maine. Des conflits, des vacheries, des peines, des incompréhensions, un peu beaucoup d'alcool. Et les masques qui s'effritent.
Un commentaire étoffé d'une blogueuse de WordPress.J'ai bien aimé. Pour amateurs d'histoires lentes et de dissections patientes.
J. Courtney Sullivan, Maine, Le livre de Poche, 2011, 594 pages