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La grande fugue

Publié le 26 juillet 2019 par Adtraviata

La grande fugue

Présentation de l’éditeur :

A  l’issue d’une répétition au Flagey, prestigieux espace culturel bruxellois, une musicienne est retrouvée morte sur la scène du Studio 4, son archet planté dans la carotide.
La fantasque juge d’instruction Victoire Overwinning dépêche pour l’occasion son meilleur enquêteur, Gidéon Monfort, fraîchement sorti de convalescence après un tir qui l’a cloué dans un fauteuil roulant.
Une occasion pour l’inspecteur principal de s’imposer face à son ennemi intime, le commissaire Poutrel, et de retrouver son coéquipier de toujours, André Mozard et ses bonnes manières d’ancien séminariste.

Les éditions belges Weyrich ont créé cette année une collection de polars nommée Noir Corbeau, quatre titres sont déjà parus ainsi qu’une Petite histoire du polar belge que je suis très intéressée de découvrir aussi. Couverture à rabats, code couleur jaune vif et noir, graphisme sobre, la collection est soignée (à part deux ou trois grosses fautes d’orthographe oubliées…)

Suite à ma chronique de Hôtel Paerels, Zisaka Larouge m’a gentiment proposé de recevoir sa Grande fugue : merci à elle et aux éditions Weyrich !

La grande fugue, c’est une oeuvre exigeante de Beethoven que s’apprête à donner en concert le célèbre quatuor Les Barrées, composé des soeurs jumelles Wanda et Sara-Louise Barrazzini (d’où le nom du quatuor), ainqie que de Pierrette et Fanny. Chacune a un caractère et un vécu un peu spécial mais la plus barrée est sans doute Wanda, violoniste prodige avec ses T.O.C. et ses hallucinations morbides. Les répétitions au Flagey (ouiiii, l’illustre salle bruxelloise où se passent les premières épreuves du Concours Reine Elisabeth ou encore le Festival Musiq3) ne se passent pas dans la meilleure ambiance possible, vu le comportement assez exécrable de Wanda. Peu avant le concert, on retrouve l’une des musiciennes assassinée, son archet planté dans la carotide. Le lecteur ne découvrira l’identité de la victime qu’avec les enquêteurs, l’inspecteur Mozard (si, si), l’inspecteur Gidéon Monfort (qui reprend peu à peu le travail en chaise roulante suite à un tir malheureux lors de sa dernière enquête) et son chien Tocard, croisement improbable entre un teckel et un berger allemand (re-si, si).

J’ai dévoré ce livre (bon, ok, il ne fait « que » 220 pages) : la galerie de personnages est savoureuse, les dialogues , l’humour (notamment l’auto-dérision de Gidéon) font mouche, le cadre m’a évidemment intéressée (je me suis revue au café Belga en bonne compagnie) et je n’ai pas vu venir le dénouement. Certes l’enquêteur en chaise roulante, ce n’est pas tout à fait neuf, certes la juge Victoire Overwinning (ah ce nom !) fait un peu penser à la juge déjantée de Ni juge ni soumise mais l’ensemble est pétillant, rafraîchissant, amusant et bien construit au niveau de l’enquête policière. J’espère bien que Gidéon Monfort, Tocard et André Mozard reprendront bientôt du service, dans un autre quartier de Bruxelles !

« – Tu vas ouvrir, saperlipopette ?

Victoire Overwinning, juge d’instruction de son état et « amie particulière » de Gidéon, parce qu’elle l’avait dépucelé trente-cinq ans plus tôt (sans qu’il ne veuille y revenir, et elle se demandait toujours pourquoi), estimait, pour ces raisons, ne pas avoir à prendre racine sur son paillasson.

Elle tira sur sa robe-boule, qu’elle avait relevée sur ses collants orange désormais filés, et secoua ses boucles d’oreilles extravagantes – deux paires de cerise plus vraies que nature – en haussant la oix :

-Alors, l’handic, tu te décides ? » (p. 95)

Ziska LAROUGE, La grande Fugue, collection Noir Corbeau, Weyrich, 2019


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