Ils sont quinze et ont décidé de former un pack solidaire pour faire aboutir la politique du patrimoine qui leur a été promise.
En effet, quinze des plus importantes associations du monde du patrimoine en France s'unissent pour manifester publiquement leurs inquiétudes et leur appel à la mobilisation.
Leur déclaration commune qui se veut solennelle sera publiée, le 16 juillet, dans le Figaro.
L'événement mérite d'être souligné d'abord par le caractère unitaire de cette déclaration. Et l'on murmure que d'autres associations pourraient rejoindre prochainement ces quinze signataires.
Les préoccupations dont cette décalaration se fait le porte-voix ne sont pas nouvelles, mais elle révèle de façon éclatante combien celles-ci sont largement partagées par les différents acteurs de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine historique, culturel et naturel. Leur crédibilité en sort renforcée.
Quand les solistes se fondent dans un orchestre syphonique : cela peut faire du bruit. Même si les oreilles de la puissance publique sont, saison oblige !, plutôt orientées vers les estives festivalières, on comprendrait mal leur surdité à un tel vibrato.
Parmi les signataires figurent quinze associations et pas des moindres : La Fnassem; La Demeure Historique; Ligue Urbaine et Rurale; Maisons Paysannes de France; Union REMPART; Sauvegarde de l’Art Français; SPPEF; Vieilles Maisons Françaises; Journées juridiques du patrimoine; Association Nationale pour la Protection des Villes d’Art; Association nationale des villes et pays d'art et d'histoire et des villes à secteur sauvegardé; Fédération des musées d’agriculture et du patrimoine rural; Groupement français des entreprises de restauration de monuments historiques; Section française du Conseil international des monuments et des sites (Icomos France); Société Française d’Archéologie
Cette déclaration que vous pouvez lire intégralement sur le nouveau blog des Journées Juridiques du Patrimoine, réclame que les promesses soient tenues, à savoir l'instauration d'une véritable politique du patrimoine, dotée des moyens nécessaires, notamment financiers :
"des ressources pérennes progressivement portées à 400 millions d’euros" ainsi qu'"une contribution exceptionnelle d’environ 500 millions d’euros". Ces revendications s'appuient sur des idées nouvelles de levées de fonds.
Les signataires s'inquiètent d'autre part de la mise en oeuvre de la décentralisation en matière de protection du patrimoine, des inégalités régionales qu'elle est suscpetible de faire apparaitre, et de l'affaiblissement du rôle arbitral, "scientifique et tecnique" que pourrait désormais jouer l'Etat.
Enfin, suite au rapport sur les niches fiscales, ils "s’étonnent qu’il puisse être envisagé de limiter l’incitation fiscale à l’investissement volontaire des propriétaires privés par des plafonnements ou des exclusions inutiles de certaines dépenses". D'autant plus, que ces mesures d'exonérations, avant de profiter aux investisseurs privés, bénéficie d'abord au payx : "le retour en termes de recettes est nettement supérieur pour le budget de l’État et l’impact sur l’emploi favorable pour les économies locales"
Une telle démarche est à saluer. Une telle unité à encourager. Puisse cette déclaration être entendue.