" Nous aurions aussi bien pu donner une arme à feu chargée à des enfants de quatre ans ". C'est ainsi que le développeur du bouton " retweet " a décri son invention lors d'une interview qu'il a donnée au site d'information Buzzfeed News. Grâce à ce bouton, Chris Wetherell, le concepteur, a permis aux utilisateurs de retransmettre le tweet de quelqu'un d'autre à sa propre communauté. Si elle n'allait pas forcément de soi lors de sa création, la fonctionnalité est devenue virale dans l'utilisation de Twitter.
Plus de regrets que d'espoirs pour le "retweet"
À ses débuts, Chris Wetherell voyait le "retweet" comme un moyen d'offrir de la visibilité à des comptes moins visibles en ligne. Après sa création, la communauté l'a utilisé dans ce sens. " Ce bouton a accompli une bonne partie de ce pour quoi il avait été conçu, au début. Il avait un pouvoir de multiplication de la portée comme nul autre " a-t-il expliqué à Buzzfeed News.
Mais aujourd'hui, le concepteur affirme que ce bouton est le principal responsable de tous les problèmes auxquels les utilisateurs doivent faire face sur les réseaux sociaux. L'un des exemples les plus concrets de cette dérive du bouton retweet date de l'année 2014. Dans ce temps, une campagne de diffamation et de harcèlement misogyne avait vu le jour, le Gamergate. Chris Wetherell explique : " Demandez à quiconque a été la cible du Gamergate, c'est le retweet qui a aidé les harceleurs à montrer une fausse image d'une personne avant que les victimes puissent répliquer. Nous n'avons pas créé de système de défense, nous avons seulement conçu un conduit d'attaque ".
Jack Dorsey, PDG de Twitter, et l'ex-chef de produit qui a supervisé Wetherell s'accordent aussi à dire qu'il est peut être temps d'apporter quelques changements au fonctionnement du retweet.
Les solutions
Pour le développeur, la solution consiste à suspendre le bouton pour la communauté Twitter. Certains développeurs et chercheurs disent qu'il serait plus efficace de limiter le nombre de partages. Au MIT, on propose de n'autoriser le partage que si l'utilisateur clique sur un bouton qui le " responsabilise " de son partage.
Twitter, quant à lui, continue à " nettoyer sa plateforme pour minimiser les comportements abusifs des utilisateurs ".