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Penser avec Leslie Kaplan

Publié le 24 juillet 2019 par Onarretetout

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« Oui, se dit Jean-Pierre Millefeuille, oui mais il y a beaucoup de façons de tuer.
Il fut étonné de cette pensée, essaya de la comprendre, ne réussit pas, la tourna plusieurs fois dans sa tête, en se disant, Intéressant, très intéressant, renonça.
Mais la pensée restait là, collée. Il reprit Macbeth. Après un meurtre plus rien n’est comme avant. »

Voilà ce qu’on peut lire dans le livre de Leslie Kaplan, Millefeuille.

J’y suis arrivé par Désordre, et les « crimes du XIXe siècle ».

Et j’ai trouvé, dans Les outils, d’autres citations.

  • de Robert Antelme : « La puissance du bourreau ne peut être autre chose que celle de l’homme : la puissance du meurtre. Il peut tuer un homme, mais il ne peut pas le changer en autre chose. » (L’espèce humaine)
  • poursuivant sa réflexion avec Dostoïevski (Notes du sous-sol), Leslie Kaplan écrit : « Le meurtre vise l’anéantissement de l’autre, mais c’est l’autre qui est le support de la parole, sans adresse la parole se perd, se dilue, s’effiloche. »
  • de Kafka, elle retient : « Écrire, c’est sauter en dehors de la rangée des assassins. » 
  • de Maurice Blanchot : « Quelqu’un se met à écrire, déterminé par le désespoir. »
  • et, plus loin :« Pour l’ouvrier, être là, « ne pas se détourner », comme dit Rilke, être « l’homme sans paupières », comme dit Hofmannsthal, est une condition forcée, obligée, nécessaire, sans choix, c’est vivre une existence aliénée, une existence véritablement folle. »
  • avec Blanchot et Kafka, elle en vient à « prendre appui sur les mots pour sauter, pour décider de cet acte étonnant qu’est le saut. (…) Et le chemin qui suit est défini par la patience. »

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