Une banque privée dans les nuages

Publié le 24 juillet 2019 par Patriceb @cestpasmonidee
Quand une majorité d'institutions financières dans le monde restent terriblement méfiantes vis-à-vis du nuage (cloud) public, la banque privée de Morgan Stanley adopte la plate-forme de Box pour assurer les échanges de documents confidentiels avec ses clients, justifiant son geste par la richesse fonctionnelle et la sécurité qu'elle apporte.
Qu'il s'agisse de conserver un contrat, un testament, un titre de propriété… ou de transmettre un projet d'investissement, un relevé de compte, une déclaration de taxes…, le coffre-fort numérique de Morgan Stanley est désormais la solution privilégiée, à laquelle les clients peuvent accéder en quelques clics depuis leur espace personnel en ligne ou leur smartphone équipé de l'application mobile de la banque. Il remplace avantageusement la messagerie, qui reste l'outil le plus fréquemment utilisé à ce jour.
La technologie de Box mise en œuvre offre amène toute une série de bénéfices à la communication entre les conseillers et leurs clients. Parce qu'il s'agit d'un sujet sensible, le premier d'entre eux concerne naturellement la protection des échanges et des données, garantie par un chiffrement robuste. Elle se veut non seulement supérieure à l'insécurité des envois de mails mais également au niveau de l'état de l'art en la matière, grâce aux expertises combinées de la banque et de son partenaire.
Sur le plan opérationnel, l'expérience proposée par Box inclut plusieurs fonctions utiles, telles que les notifications d'événements (à destination des conseillers et des clients), des capacités d'annotation, voire de collaboration, sur les documents partagés… L'objectif est à la fois de faciliter le travail des employés de la banque (qui profitent de la centralisation des échanges) et de rendre plus fluide et transparent le dialogue du point de vue des consommateurs (en autorisant des interactions plus interactives).
La démarche de Morgan Stanley illustre (timidement) une tendance incontournable. En dépit de leurs traditions historiques et de leurs angoisses de cybersécurité, les institutions financières prennent progressivement conscience de l'impossibilité pour elles de continuer à ignorer les opportunités de l'externalisation de leur informatique vers les nuages*, afin d'offrir les meilleurs services à leurs clients, avec la meilleure efficacité et la meilleure flexibilité, au meilleur coût… et, aussi, avec les meilleures protections.
À l'inverse, celles qui persistent à croire qu'elles seront toujours plus performantes en créant elles-mêmes l'essentiel des plates-formes qu'elles exploitent, y compris pour des fonctions désormais banalisées et standardisées (telles que le partage de documents), sont vouées au destin des dinosaures. Elles seront rapidement dépassées par leurs concurrentes qui auront admis que l'expertise technologique de pointe dont elles ont besoin ne se trouve plus nécessairement, comme il y a 40 ans, dans leurs effectifs.
* Bien entendu, quand je parle ici de cloud, il ne s'agit pas simplement de délégation à une entreprise tierce de l'hébergement et l'administration des machines dédiées aux applications de la banque, mais bien de plates-formes et autres ressources informatiques mutualisées, multi-clients, élastiques et mises à disposition sous forme de service.