Magazine Cuisine
Retour au restaurant Pasta e Basta en ce mardi midi d’avant canicule, pour un
repas toujours aussi superbe et gouteux.
Après des antipasti composés d’une pizzetta à
l’huile citronnée et d’une chiffonnade de jambon italien, nous sommes parti sur
un repas assez light composé d’une entrée et d’un plat :
Burrata et San Danièle
Avocat et gambas
Veau et artichauts au four
Comme
d’habitude, Romain nous a concocté une sélection très précise de deux vins, un
blanc en apéritif et avec les entrées, un rouge pour le plat. En avant pour la
découverte.
IGP Sicilia,
Bianca di Valguarnera 2007, Duca di Salaparuta (Cantina di Casteldaccia) : un vin de cépage insolia qui a tout d’un « Chardonnay globe-trotter ». Je
m’explique. Une robe jaune orangée, qui semble évoluée, très profonde et
brillante. Un nez sur l’aromatique sudiste, presque typé Marsanne mais avec un
complément de fraîcheur (acidité type Riesling), de fruité (type Chardonnay),
dont des note de fruits secs, et un élevage semi-oxydatif de belle composition
(type Savagnin). Bref, grande claque au nez, avec une complexité rarement vue.
Bouche énergique restant fraîche et même vive. Tout en rondeur avec une pointe
perlante / de peps qui titille la langue. Finale en plein accord avec l’ensemble.
Rondeur allongée, tension enrobée, aromatique complexe, … On ne s’en lasse pas.
Excellent (+)
DOCG Barbera d’Asti
Nizza, La Court 2009, Michele Chiarlo : une robe violacée très sombre. Un premier nez sur la puissance,
la concentration et la corpulence, sous un voile de fruits (cerise) noirs bien
mûrs et des notes presque torréfiées. Je pars bien entendu sur Barolo
compte-tenu de ces premières impressions J. Ensuite, et avec l’aération, des notes fraîches apparaissent, faisant le
parfait contre-point avec la sauge du plat. C’est fruité à souhait. En bouche,
c’est bien sur dense et charpenté, mais d’une élégance superlative. Des tannins
de velours, dégageant une grande et salivante mâche. Une acidité qui ne fait
pas d’esbroufe, mais qui apporte une solide colonne vertébrale au vin. Pointe d’amers
nobles sur une finale interminable et d’un soyeux superlatif. Pointe réglissée
et fumée. Une sorte de « Gevrey-Chambertin sudiste ». Et ce n’est qu’une
« simple » Barbera (et d’Asti qui plus est) ! Excellent ++
Encore
une fois, Romain nous a régalés avec sa cuisine typiquement italienne, la
noblesse des produits utilisés, la justesse des assiettes, le choix pointu des
vins et l’accueil toujours très amical, presque familial. A refaire … avec
quelques degrés de moins.
Bruno