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Le Saint Seiya de Netflix bonne ou mauvaise adaptation ?

Publié le 23 juillet 2019 par Tanja @HaKo_niwA

Le Saint Seiya de Netflix bonne ou mauvaise adaptation ?

Les Chevaliers du Zodiaque : SAINT SEIYA est un reboot de la série d’origine que nous avons vu enfant et qui a eu une forte influence sur notre génération. Nous sommes désormais quadragénaire et trentenaire, sommes nous encore la cible de ce programme ? Bien évidement nous ne sommes plus dans les années 80 et nous avons un regard sans doute trop nostalgique sur une saga qui a fortement évoluée avec le temps pour être totalement objectifs.
Avais-je aimé le film japonais de Kei’ichi Sato Les Chevaliers du Zodiaque : La Légende du sanctuaire (2014) ? Non, Même si c’était beau à regarder vouloir raconter en à peine 2h l’affrontement contre les 12 chevaliers d’Or était une grosse erreur.
Netflix a décidé de mettre en chantier une nouvelle série qui s’adresserait à une nouvelle génération qui ne connait ni le manga, ni l’anime.

Petit topo pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire : Dans l’Antiquité, un groupe de jeunes hommes ont consacré leur vie à protéger Athéna, la déesse grecque de la guerre et de la sagesse. Aujourd’hui, c’est l’orphelin Seiya et une nouvelle génération de chevaliers qui déploient toutes leurs forces pour aider la déesse réincarnée à combattre les forces maléfiques qui cherchent à détruire l’humanité.

Le Saint Seiya de Netflix bonne ou mauvaise adaptation ?

Il y a de bons et de mauvais points. Je vais tenter de contrebalancer les mauvais points par les bons… Et même si cela vous démange de dire « c’est de la merde » tenter quand même de regarder la série, ça passe très vite.

A l’origine le manga a été créé dans les années 80, Masami Kurumada sait qu’il veut créer des produits dérivés de sa série et il a si bien réussi que 35 ans plus tard la franchise cartonne encore avec de nombreux spin off et une quantité non négligeable de figurines.
Cette fois les Américains sont de la partie, c’est Eugene Son qui à la lourde tâche de occuper de reprendre le récit et de le moderniser. Bonjour, les militaires surarmés, les plaques d’égout qui parlent et Shun qui devient une femme (Shon). C’est louable de vouloir une femme dans la team, mais c’est dommage d’avoir utilisé Shun pour ça. Voltron a bien mieux réussi le changement. Ici on a l’impression qu’on a surtout voulu gommer le seul personnage masculin androgyne… Le personnage d’Ikki a perdu aussi tout son charisme. C’est fort dommage.

Comme vous le savez le Japon n’a pas la même approche de la violence pour les enfants et adolescents. Nous mêmes avions eu une version édulcorée avec Les chevaliers du zodiaque sur TF1 avec des épisodes censurés par AB production. De nos jours c’est d’autant plus criant. Ici Netflix veut que son programme s’adresse avant tout à un jeune public (à partir de 13 ans), le contenu est donc en conséquence : Pas de sang, pas de dramaturgie, juste un peu de baston entre potes, le tout saupoudré de blaguounettes. Seiya est d’ailleurs plus vieux il a déjà 18 ans alors qu’il en a 13 ans dans le manga d’origine.

Cette première saison ne fait que six épisodes le scénario souffre de raccourcis impardonnables. C’est bien souvent capillotracté et les enchaînements de certaines scènes sont carrément dignes d’un débutant. Je pense notamment au moment où Seiya arrive sur l’île de son entraînement. Il rencontre Marine et… coupure de la scène. Sans ménagement on propulse le récit six ans plus tard lors du combat contre Cassios pour l’obtention de son armure. Même si ensuite on a droit à des flash back, c’est très mal découpé.
Le premier tournoi qui oppose les chevaliers de bronze entre eux est assez risible. Des combats sans intérêt s’enchaînent à la vitesse de l’éclair dans un parking souterrain désert où même eux ne savent pas ce qu’ils sont venus faire là.

L’animation est correcte, c’est de la 3D qui respecte le dessin de Kurumada (Visages, proportions des personnages), c’est pas toujours joli, mais ça reste dans la norme de ce que l’on peut voir à la télé de nos jours pour ce genre de programme. Ce qui est moins joli c’est l’effet poupée de plastique tant pour la peau que pour les cheveux ainsi que les yeux sans profondeur. Ça en revanche c’est très laid. Mais là encore le jeune public ne devrait pas s’en soucier. Les armures sont mise au goût du jour.

S’il est difficile de rivaliser avec le chara design de Shingo Araki, force est de constater que l’anime d’origine a beaucoup vieilli. L’animation était pourrie et le rendu pique les yeux avec des dessins de qualité irrégulière. Nos souvenirs sont brouillés par la nostalgie et les années qui passent. N’omettons pas qu le Saint seiya de nos souvenirs avait de nombreux défauts techniques. Même le scénario a souffert des ajours par rapport au manga avec des épisodes « fillers » (Les filler sont des épisodes « hors série » qui ne font pas partie de l’histoire originale du manga ou de la BD dont la série est tirée) insignifiants.

Le Saint Seiya de Netflix bonne ou mauvaise adaptation ?

La musique de Yoshihiro Ike souffre de la comparaison avec celle Seiji Yokoyama, comment surpasser des mélodies devenues cultes ? Elles offraient des ambiances que l’on ne retrouve pas dans la nouvelle série.
Pegasus Fantasy est le premier générique original japonais que j’ai entendu. Ce jour là, j’ai compris que la soupe qu’on nous servait était indigeste. Malheureusement cette version américaine n’est pas à la hauteur de la japonaise, qui pour le coup est toujours au top 35 ans plus tard. Elle envoie du pâté, ce n’est pas pour rien que tous les groupes de metal japonais aiment la reprendre. Cette version US au accent pop manque de pêche.

J’ai été très déçue de ne pas pouvoir profiter d’un doublage en japonais. La version US est ce qu’elle est, j’ai testé la version française qui n’est pas extraordinaire, mais qui fait le job. Si Virginie Ledieu a repris son rôle, le reste du casting est nouveau. Cependant je note l’effort d’avoir essayé de trouver des voix assez proches des voix originales.

Alors que faut-il en penser ? Les fans de la série originale vont pouvoir râler tout leur saoul. La jeune génération devrait apprécier même si c’est très court (six épisodes mais il va y avoir une suite !).

Ça pique un peu les yeux, c’est beaucoup trop rapide dans son scénario, mais force est de constater que ça devrait plaire à nos enfants. C’est d’ailleurs à eux que ce programme est destiné et non pour les nostalgiques qui rêvent d’une série pour les adultes que nous sommes devenus. Allez vous faire votre propre avis, la série n’est pas si longue à regarder. Tentez la avec vos enfants sans doute seront-ils plus fans que vous ! 


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