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Avoue que t’en meurs d’envie de Kristen Roupenian

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Nombre de pages : 396 pages
Editeur : Nil
Date de sortie : 22 août 2019 Langue : Français
ISBN-10 : 2841119912
ISBN-13 : 978-2841119912
Prix éditeur : 20,00€ Disponible sur liseuse : Oui - 13,99€

De quoi ça parle ?

Un couple bien sous tous rapports héberge un ami qui tente d'échapper à une relation toxique - pour mieux sombrer dans une autre que personne n'avait vue venir et qui le détruira. Une célibataire sceptique qui suit la recette d'un vieux grimoire pour trouver l'amour est dépassée par l'apparition d'un homme parfait dans sa cave. L'anniversaire d'une petite fille inquiétante prend une tournure dramatique après qu'elle a " souhaité " le mal. Une jeune femme se retrouve au lit avec un homme qu'elle a rencontré peu de temps auparavant et se demande s'il ne s'agit pas d'un psychopathe déguisé en " mec à chats " ...
Kristen Roupenian plonge dans nos fantasmes et délires à travers douze nouvelles qui explorent avec une écriture très réaliste et un humour impitoyable et souvent sombre les relations humaines. Une voix impétueuse et mortelle.

Mon avis

Avoue que t'en meures d'envie est un recueil de nouvelles qui m'a laissée un peu sur ma faim . En dessous de ce à quoi je m'attendais, je n'ai pas toujours été très emballée par certaines des histoires qui le composent, pourtant plutôt alléchantes, à en lire la façon dont elles sont présentées sur la quatrième de couverture. La plume de Kristen Roupenian n'y est pour rien, je l'ai même trouvée très bien, très fluide et légère, parfois même sombre pile quand il le fallait. Elle parvient à passer d'un registre à un autre avec facilité , ce qui n'est pas donné à tout le monde, je dois bien le reconnaître, et c'est vraiment ce qui m'a plu avec ce recueil. Aucune histoire ne ressemble à une autre , et on les croirait écrire par des mains différentes. Le talent de l'auteure est indéniable .

Le recueil débute avec " Vilain" , un texte que j'ai plutôt bien aimé, surtout pour ses personnages un peu toxiques, pervers, manipulateurs, et terriblement malsains . L'auteure reste toujours dans la suggestion et ne livre aucun détail, et c'est ce qui m'a plu.

J'ai bien aimé la petite fille un peu effrayante et malsaine que l'on retrouve dans " Les Sardines " , une histoire de vengeance qui fait quand même assez froid dans le dos et qui rappelle un peu ces enfants possédés par le diable qui ont eu droit à toute une série de films.

J'ai adoré " Le miroir, le seau et le vieux fémur " . C'est peut-être mon histoire coup de coeur de ce recueil. L'auteure traite avec beaucoup de poésie et de façon très esthétique (et légèrement morbide) du narcissisme et de l'égocentrisme à travers la figure d'une princesse sommée par ses parents de trouver un mari, mais également de tous les sacrifices qu'une personne peut être prête à faire par amour, quitte à s'oublier elle-même. Une belle opposition entre égoïsme et altruisme .

Le " mec bien " , c'est Ted. Celui qui, suite à de nombreux vents, a décidé de dissimuler ses sentiments et de jouer les bons copains et les confidents auprès de celles qu'il aime pour se rapprocher d'elles quand il était ado. C'est ce mec toujours présent, un peu ringard qu'on friendzone et qui, en grandissant, finit par attirer des femmes qui en ont marre de tous ces machos sans cervelle qui leur font du mal. C'est ce mec à qui il arrive toujours des problèmes, alors qu'il joue toujours carte sur table dès le départ. C'est ce mec qu'on a sûrement toutes dans notre entourage sans vraiment s'en rendre compte .

" Le signe de la boîte d'allumettes " est aussi une nouvelle dont j'ai apprécié la lecture. Digne d'un film à la Alien , elle donne un aperçu de tous ces gens que la psychiatrie a parfois vite fait de classer dans la catégorie des " malades mentaux " alors qu'ils n'en sont pas forcément. Elle montre aussi l'amour et la solidarité à toute épreuve dans un couple qui s'aime.

On termine avec " A pleines dents " , une nouvelle " rigolote " sur une fillette devenue adulte qui gère comme elle le peut ses envies de mordre les gens , et en particulier son nouveau collègue, un bon gros coureur de jupons. J'ai admiré le self-control d'Ellie par rapport à cette pulsion qui doit être difficile à gérer au quotidien.

Ce recueil m'a laissé une impression étrange, avec parfois un petit goût d'inachevé . Je n'ai pas forcément trouvé cette dose d'humour que j'avais imaginée, et je dois admettre que certaines fois j'ai jugé la lecture un peu fastidieuse . Néanmoins, comme je le disais plus haut, Kristen Roupenian est indéniablement une auteure de talent qui sait s'adapter à plusieurs registres avec brio, et c'est ce qui fait, selon moi, la force de cet ouvrage qui expose un joli panel de ce que peuvent être les relations humaines

Avoue que t'en meures d'envie de Kristen Roupenian

20,00€

Avoue que t’en meurs d’envie de Kristen Roupenian

On aime :

  • Une auteure caméléon qui sait s'adapter à tous les styles avec brio
  • Des registres et des histoires variés

On aime moins :

  • Des longueurs
  • Pas autant d'humour que ce à quoi je m'attendais

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