La légende du colibri, par Pierre Rabhi
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. »
Cette jeune femme dans son fauteuil, un sourire ravageur, une complice de jeu qui porte mon chapeau et garde mon parchemin, la séquence se termine par une scène de théâtre d’1m2, touché.
Cet autre groupe attablé, qui attend, les boissons sucrées, apportées par leur éducatrice, je suis avec eux, on respire ensemble, on échange nos impressions, je repars conquis.
Cette kyrielle d’enfants à qui je demande une crêpe, un peu d’eau, à qui j’emprunte une épée, une casquette, et les courses qui s’ensuivent, ceux qui pleurent un peu, sont rassurés quand je leur parle un peu plus, de la joie discrète, anodine, cette joie que j’emprunte. que je restitue …. Et les parents par le truchement des enfants, ces minis caravanes familiales, pour tous, une histoire secrète qu’ils révèlent dès que mes yeux les croisent, ces âmes qu’on devine, magique.
Ce couple, et leurs chiens, la mère et les petits pour qui je cherche une bassine d’eau, j’apprends que les chiots seront bientôt placés, déchirement d’amour.
Il y avait aussi Sara du bosc, son prénom marqué sur son plastron, et sa copine, la coquine, on a testé les bagarres d’eau, j’ai cherché son père pendant 2 jours, moi le papa inquiet, running gag.
Il me semble aussi avoir poussé, de façon indirecte une dame en fauteuil que son mari poussait, j’ai donc poussé son mari qui la poussait, dans la côte du village, encore un monde intime que j’envahis furtivement, rires.
Tant de petits spectacles improvisés, la catapulte, la danse des enfants, comment rater une harde d’humains sur gradins.
Pendant ces deux jours de médiévales au bosc, j’ai fait ma part…… d’humanité.
Christophe MARTIN
Article originale : Le colibri des médiévales