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Bien sûr, ces jours-ci, il n'y en a (presque) que pour Neil Armstrong. Personne en effet ne lui ôtera le titre de premier homme à avoir marché sur le sol lunaire - à condition d'oublier Tintin, Haddock, Tournesol et Milou (un homme, Milou? allez savoir). J'ai quand même une pensée particulière pour Buzz Aldrin, qui a débarqué sur cette terre inconnue (terre? on peut dira ça?) vingt minutes après lui.
En partie pour ce que nous apprenait récemment ActuaLitté: il a failli laisser un livre sur la Lune, c'est le genre d'information qui me remplit de joie...
Mais surtout parce que, le jour où j'ai croisé Buzz Aldrin en vrai (quand le module lunaire s'était posé et ce qui suivit, je n'en ai même rien vu, je n'avais pas la télé et j'écoutais les commentaires à la radio grâce à un poste à galène bricolé), c'était dans une réunion de poètes.
Etonnant, non?
C'était le 2 septembre 1988, au Palais des Congrès de la bonne ville de Liège. On n'y célébrait pas Simenon, comme souvent, mais on explorait le thème Poésie-Espace, abordé par les participants de la seizième Biennale de poésie.
On y apprenait qu'une étoile allait être baptisée, à la demande de l'Académie des Sciences d'U.R.S.S., du nom de la grande poétesse Anna Akhmatova.
On y apprendrait, grâce à Salah Stétié, que Buzz Aldrin était le fils de Tintin - mais pas un mot sur ce que Hergé aurait pensé de cette filiation.
Surtout, on avait entre-temps entendu, de la bouche de Buzz Aldrin, affirmer l'importance des poètes dans la marche du progrès: «Ce sont les rêveurs qui ont été la cheville ouvrière du progrès, ce sont les poètes qui ont le mieux réussi à exprimer leurs rêves de progrès.»
Le deuxième marcheur lunaire, pour autant que je m'en souvienne, ne faisait en revanche pas la différence entre le petit pas et le grand pas, mais il s'aventurait hardiment dans les vers de Tennyson et... ajoutait quelques vers de son propre cru.
Buzz Aldrin poète, donc? A vrai dire, je n'en sais rien: je n'ai pas noté ce qu'il a lu ce jour-là, et qui ne devait donc pas être à la hauteur de son long voyage. Dommage quand même.