Salut à tous,
Du site Le Soleil : Ce qui se produit aux États-Unis est fort préoccupant. Non pas en raison
des multiples démonstrations du locataire de la Maison-Blanche de son
sexisme, racisme et refus de suivre les moindres règles de bienséance et
encore moins des principes démocratiques, mais bien par l’apparent
échec du système de «check and balance».
¨ Selon ce principe,
chacune des branches du gouvernement, l’Exécutif représenté par la
Maison-Blanche, le législatif représenté par les deux chambres, soit le
Congrès et le Sénat, et le judiciaire représentés par la Cour suprême,
limite le pouvoir des autres branches, chacune de celle-ci surveillant
les deux autres. Le système ne fonctionne que dans la mesure où aucune
des branches n’abdique son pouvoir.
Or, force est de constater que
la branche législative, ou à tout le moins le Sénat, a abdiqué ses
pouvoirs en se refusant toute critique du président américain, peu
importe les comportements ou propos. Et ce, malgré l’évidente
contradiction entre le discours d’un parti qui se targue d’avoir des
valeurs «pro-familles» et les agissements du locataire de la
Maison-Blanche.
Trump bénéficie ainsi d’un mouvement entamé sous la présidence de
Barack Obama par le puissant leader du Sénat, le républicain Mitch
McConnell. Celui-ci a politisé à outrance le Sénat refusant par exemple
de convoquer quelque candidat que ce soit aux auditions nécessaires pour
une nomination à la Cour suprême, préférant attendre l’élection de
Donald Trump. Le but, réussi, était de politiser la Cour suprême afin
qu’elle juge en fonction des lignes de parti.
Ce
faisant, les deux branches n’exercent plus, ou de moins en moins, leur
rôle constitutionnel dont l’objectif était d’éviter qu’une seule
personne puisse exercer trop de pouvoirs. Les pères fondateurs avaient
érigé ce système croyant qu’ainsi la démocratie pourrait être préservée.
Trump hérite donc des politiques de Mitch McConnell et bénéficie d’un
pouvoir dont aucun de ses prédécesseurs, y compris Richard Nixon, n’a
eu. Il peut faire et dire ce qu’il veut sans crainte d’une rétribution
par l’une des deux branches, le Sénat se refusant à la moindre critique
du Président et favorisant sans la moindre vergogne la nomination de
juges républicains purs et durs à la Cour Suprême et dans les cours
fédérales. Cela s’est traduit récemment par des commentaires racistes
envers des élus de couleur qui ne sont pas de son opinion, le Président
les enjoignant de «retourner chez eux» sous les chants de ses
supporters.
Nous ne sommes plus loin du début du
nationalisme-socialisme en 1933. Encore un peu et nous assisterons
impuissant à des affrontements physiques entre les tenants du trumpisme
et les immigrants, légaux ou non, qui seraient la source de toute la
déchéance de cette Amérique qui cherche à être grande de nouveau (Make
América Great Again). Un discours qui n’est pas sans rappeler celui qui
nous a donné, entre autres, la Seconde Guerre mondiale. Dans ce
contexte, Trump n’est qu’un symptôme d’un système où un parti a pris le
contrôle et renonce à exercer ses pouvoirs. À cela s’ajoutent les
découpages électoraux qui font en sorte que le parti au pouvoir au Sénat
y soit maintenu, ce qui a été avalisé dans une récente décision de la
Cour suprême.
En d’autres mots, nous assistons à un coup d’État
sans coup de feu où peu à peu, pas à pas, le parti Républicain s’assure
de conserver le pouvoir, envers et contre tous. Au risque de la
stabilité mondiale et de la démocratie. Le parti républicain est devenu
amoral et ne compte plus que l’exercice du pouvoir, pour le pouvoir¨.
https://www.lesoleil.com/opinions/etats-unis--un-coup-detat-sans-coup-de-feu-69db24fec73ca23b2f6c610926a7f92f
Pégé
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