Une fois de plus j'ai survécu, mais combien de temps vais-je pouvoir tenir...
Chaque année c'est la même histoire, l'Histoire qui se répète, la même hallucination collective, la même frénésie nationale qui gagne les chaires "vinifiées" des citoyens de France. Chaque année
c'est la même expression faciale, le même onomatopée béate face à la belle rouge, au superbe palmier argenté qui retombe, incandescent, sur les pelouses desséchées de nos stades
municipaux de province.
Chaque année je manque de peu la mort. Chaque année, il y a les mômes, les mêmes, justes un peu plus cons que l'an passé. Il y a les mômes mais encore, s'il n'y avait qu'eux. Non. Il y
a aussi les pétards!
Des armes livrées à leurs mains inconscientes et amusées, des trucs assourdissants qui au passage de leur déflagration vous arrache au monde des entendant, quand il ne vous
arrachent pas tout simplement une oreille.
Chaque année il y a ce défilé et puis cette question. Une sorte de carnaval inter-minable qui
monopolise l'antenne et me pousse au sevrage violent, à l'absence abusive de mes dessins animés préférés...
Il y a aussi les avions et les chevaux, qui souillent respectivement de leurs déjections, ciel clair et pavé parisien.
Chaque année, il y a le concert, gratuit certes, mais tout comme les pétards, assourdissant. Et puis il y a Jennifer et une reprisede Piaf qui fait mal, et qui vous pousse bientôt à la presque simulation d'une syncope, juste
là, sur votre canapé, devant votre télé. ...Ça braye, mais presque sans voix, ça chante du franglais sous perfusion de prompteur, ça mue de la voix en direct, mais rien d'autre.
Et puis chaque année, il y a le bal, celui des pompiers, mais pas que. Chaque année il y a la guinguette qui se voit entamée sous une valse de jambes hystériques et finit bien souvent sous
une valse de poings. Ça pleut, ça cogne, ça psalmodie des trucs dans la langue de "Moglaire", pas tout à fait Molière, pas tout à fait... enfin vous voyez quoi.
...Comprenez-moi, je vous en prie.