Aymerick Gally à la pointe de l’épée française

Publié le 18 juillet 2019 par Etvsport @etvsport

A 22 ans, Aymerick Gally est un escrimeur qui n'a pas le temps d'attendre ! En effet, originaire de Nouvelle-Calédonie, celui qui a choisi l'épée comme arme de prédilection, a déjà pu connaître le maillot bleu en 2016 lorsqu'il avait dû remplacer au pied levé, Daniel Jérent, alors blessé au dos, puis en délicatesse avec l'AFLD en raison de trois " no shows ". Aymerick avait alors remporté l'argent aux championnats d'Europe par équipe et avait participé aux Mondiaux. Depuis, la concurrence s'est intensifiée mais il reste tout de même dans les 6 meilleurs épéistes français et conserve toutes ses chances pour faire partie de l'équipe qui ira aux JO de Tokyo, son principal objectif. Si on évoque souvent une certaine maturité liée à l'âge en escrime, Aymerick compte bien montrer qu'il a les épaules pour affronter l'adversité et que la France aura besoin de lui pour aller chercher une ou des médailles lors de la prochaine olympiade. D'ici là, Beside Sport vous fait découvrir ce jeune champion bien dans sa tête et bien dans son époque !

Peux-tu nous raconter ton premier souvenir d'escrime ?

Alors mon premier souvenir d'escrime n'était pas forcément positif et c'était lors de mes premiers championnats de France. J'arrivais de Nouvelle-Calédonie où je remportais tout avec beaucoup de facilité et je me disais que ça serait la même chose en France et je me suis fait éliminé au premier tour (rires). Du coup, cela m'a donné envie de m'améliorer mais c'est un souvenir dont je me souviendrais toujours.

Comment as-tu découvert l'escrime en Nouvelle-Calédonie ?

Cela s'est fait un peu par hasard ! En fait, je suis d'une famille vachement sportive, mon père était pentathlète militaire et ma mère était judokate. Donc naturellement l'été, mon père m'inscrivait dans des camps sportifs dans lesquels il y avait de l'initiation à l'escrime. J'ai essayé et j'ai tout de suite accroché.

Pourquoi avoir choisi l'épée plus qu'une autre arme ?

Dans mon premier club, on débutait au fleuret et après lorsque l'on était en minimes, on pouvait essayer l'épée et ensuite faire un choix...et du coup, pour moi ce fut l'épée. En vrai, j'avais toujours eu l'envie de faire de l'épée depuis que j'étais tombé sur Fabrice Jeannet lors des Jeux Olympiques de 2008. J'ai adoré son escrime très créative et j'ai voulu faire de l'épée grâce à lui.

As-tu vu une évolution entre cette escrime pratiquée 10 ans avant et celle d'aujourd'hui ?

Oui l'escrime a beaucoup évolué et on privilégie le côté physique plutôt que la créativité et donc la technique. Dans tous les sports, il y a eu beaucoup d'évolutions notamment niveau physique et en fait la plupart des sportifs sont des athlètes exceptionnels. Mais je reste persuadé que l'on peut lier les deux !

Quelles sont les qualités nécessaires pour faire un bon épéiste ?

Je comparais cela à un jeu d'échecs. Cela nécessite beaucoup de patience et de stratégies que tu mets en place. Bien entendu, il faut être très agile, réactif et explosif mais sans une bonne tactique, on arrive à pas grand chose. Il faut également une capacité d'adaptation énorme car selon la forme du jour, le tireur en face, il ne faudra jamais faire la même chose pour espérer remporter le match.