Kidnappée en pleine rue, puis retenue dans une cache par deux hommes masqués, une jeune femme se retrouve ligotée et bâillonnée. Elle va néanmoins utiliser les quelques possibilités à sa disposition pour faire dérailler le plan soigneusement par ses deux ravisseurs...
" Kidnapping Stella " est un thriller policier allemand datant de 2019, réalisé par Thomas Sieben, à qui l'on doit également " Staudamm " (2013). Les acteurs principaux sont Jella Haase, qu'on a pu voir dans " Die Goldfische " (2019), Clemens Schick, qu'on a pu voir dans " " (2017), et Max von der Groeben, qu'on a pu voir dans " Abschussfahrt " (2015). Ce métrage est une adaptation du film britannique " The Disappearance of Alice Creed " paru en 2009.
L'aspect criminel est mis en place par l'enlèvement de Stella ( Jella Haase). Le but étant de demander une rançon au père de cette dernière, étant un riche industriel. Les deux kidnappeurs, Vic ( Clemens Schick) et Tom ( Max von der Groeben) semblent avoir mûrement préparé leur action. Le film s'ouvre sur la préparation du lieu de détention. On peut voir les deux criminels acheter différents matériaux dans des magasins de bricolage, pour ensuite apprêter la pièce dans laquelle ils vont détenir la jeune femme.
C'est le plus âgé, Vic, qui dirige les opérations, et il ne semble pas faire pleinement confiance à son jeune acolyte. Le scénario concocté par Thomas Seven, qui endosse également la casquette de réalisateur, nous propose quasiment un hui clos afin d'observer l'évolution des relations entre les deux preneurs d'otages. Tom a orienté Vic pour qu'ils choisissent Stella, en omettant de lui préciser qu'il la connaissait, pire encore qu'il s'agit de son ancienne petite copine. Stella, grâce à sa débrouillardise va réussir à échapper à la vigilance de Tom et découvrir son identité, mettant en péril l'intégralité des projets des deux kidnappeurs. La tension entre les deux preneurs d'otages va se détériorer et la situation va aller de mal en pis...
La mise en scène ne nous montre rien des tractations entre Vic et le père de l'otage, se limitant à suivre ce qui se passe dans la cache des deux criminels. Un focus particulier est donc construit sur les personnages. " Kidnapping Stella " va se limiter à suivre les trois protagonistes précédemment cités. D'un côté, nous avons les deux malfaiteurs qui se sont connus en prison. L'un semble nettement plus aguerri que l'autre. Il semble nettement plus déterminé que son jeune complice et n'hésitera pas à tuer l'otage si les circonstances l'exigent. Bien que les prestations de Clemens Schick et de Max von der Groeben sont plutôt réussi dans leur domaine, c'est cependant la performance de Jella Haase qu'on retiendra le plus. L'actrice incarne vraiment très bien ce personnage de jeune femme qui se retrouve soudainement kidnappée. Son jeu est juste, avec un bel équilibre entre le stress, la peur, l'angoisse de la situation, et une certaine lucidité qui l'amène à tenter toutes sortes de choses pour s'échapper et/ou influencer ses ravisseurs pour qu'ils la relâchent.
C'est bien entendu dans cette fameuse dernière partie que les choses vont se décanter, notamment avec la récupération de la rançon et l'éventuelle libération de l'otage. Vic va découvrir le pot aux roses et prendre conscience de la connexion qui existe entre Tom et Stella. La situation va échapper à tout contrôle et rien ne va se passer comme prévu. Le plan si méticuleusement préparé par en sucette.
Les valeurs de productions sont simples mais correctes. La photographie, signée Sten Mende, se cantonne à un appartement abandonné, bien qu'il puisse s'agir d'un local d'entreprise en désordre, en rez-de-chaussée, mais plutôt délabré. Dans la dernière partie, on va sortir de ce cadre pour transposer l'action dans la nature, un endroit reculé, avec une cabane à bateau, à proximité d'une rivière ou d'un petit fleuve, sans autres précisions. La bande musicale orchestrée par Peigne Michael est plutôt discrète et l'édition proposée par Robert Rzesacz offre un métrage assez tendu sur 89 minutes.
En conclusion, " Kidnapping Stella " est un bon petit thriller policier disposant d'une histoire basique, d'une intrigue tendue et d'un développement original. Le rythme est plutôt soutenu et il n'y a, pour ainsi dire, pas de temps mort, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est simple, la bande originale est discrète et l'édition permet d'obtenir un métrage de 89 minutes bien équilibré. La distribution, ramenée à trois acteurs, offre de bonnes prestations au service de personnages qui se laissent aller à des choix discutables par endroit. Chose qui interpelle tant le reste est cohérent. L'ensemble est prenant et s'avère être un agréable divertissement.