La grande originalité de ce polar est qu’il se déroule en Ukraine, aux abords de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Outre le fantôme de cette catastrophe qui continue de hanter le quotidien des personnages et la menace invisible permanente d’une radioactivité qui continue d’affoler les dosimètres, ce décor de ville abandonnée insuffle également une ambiance post-apocalyptique angoissante à l’ensemble. Si ce roman ne manquera pas de faire exploser la consommation de pastilles d’iode, il dresse également le portrait d’une Ukraine déchirée par les conflits, gangrénée par la corruption et noyée dans la vodka.
L’intrigue n’est pas en reste car le lecteur a non seulement droit à une enquête qui se déroule sur deux époques, l’une de nos jours et l’autre quelques instants après l’explosion de la centrale nucléaire, mais également à deux policiers aux motivations diamétralement opposées, qui traquent le tueur en parallèle. Ajoutez à cela des personnages attachants et profondément humains, dont on découvre progressivement les faiblesses, les qualités et les attentes, ainsi qu’une intrigue menée de main de maître, et vous obtenez un thriller prenant et maîtrisé de bout en bout.
Un excellent polar qui, à l’instar du « Yeruldelgger » de Ian Manook, propose une excellente intrigue, tout en emmenant le lecteur dans des contrées qu’il n’a pas l’habitude d’explorer…
De bonnes raisons de mourir, Morgan Audic, Albin Michel, 496 p., 22,90 €
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