Partager la publication "[Critique] POINT BLANK"
Titre original : Point Blank
Note:Origine : États-Unis
Réalisateur : Joe Lynch
Distribution : Anthnoy Mackie, Frank Grillo, Marcia Gay Harden, Christian Cooke, Teyonah Parris, Boris McGiver…
Genre : Action/Thriller
Date de sortie : 12 juillet 2019 (Netflix)
Le Pitch :
Paul, un infirmier, voit sa vie basculer le jour où sa femme enceinte se fait kidnapper par un malfrat. Pour lui, une seule alternative : parvenir à faire évader un homme de l’hôpital dans lequel il travaille…
La Critique de Point Blank :
Joe Lynch n’est pas ce que l’on peut appeler un réalisateur phare mais son C.V. a le mérite d’être efficace. Après tout, c’est à lui que l’on doit le sympathique Knights Of Badassdom, le bourrin Everly et le sauvage Mayhem – Légitime Vengeance. Le voir s’attaquer au remake du film de Fred Cavayé, À Bout Portant avait ainsi quelque chose d’assez encourageant. Même si au fond, À Bout Portant, un film relativement efficace et cohérent, n’avait a priori absolument pas besoin d’une relecture… Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Cavayé est la « cible » d’un remake. En 2010, Paul Haggis signait déjà avec Les Trois Prochains Jours celui du très bon Pour Elle. Et force est de reconnaître que si le résultat n’était pas déshonorant, il n’était pas mémorable non plus. Et bien pour Point Blank, c’est un peu pareil, mais en pire…
Alarme fatale
Alors non, Point Blank n’a rien du nanar faisandé. Le truc, c’est qu’il n’a rien de vraiment convainquant non plus… Nous suivons donc ici Anthony Mackie qui joue un mec ordinaire forcé de passer de l’autre côté de la loi pour aider Frank Grillo, quant à lui bien confortablement installé dans les pompes d’un gars hyper burné qui doit faire des trucs pas nets alors qu’au fond, c’est un vrai gentil. On connaît la chanson mais ce n’est pas le plus grave. Le plus grave, c’est que jamais le scénario du film de Joe Lynch ne cherche à s’approprier le postulat. Quand Fred Cavayé parvenait justement à aller jusqu’au bout de son concept pour emballer un thriller hyper sec et nerveux, Joe Lynch lui, ne décolle pas et semble encombré par une histoire codifiée mais aussi brouillonne. Résultat des courses, si le début est plutôt prometteur, la suite n’est qu’une succession de scènes parfois plutôt bien emballées mais maladroitement assemblées.
Duo de choc
Jamais À Bout Portant ne semblait opportuniste. Point Blank lui, l’est tout le temps. Parfois, on oublie carrément qu’il s’agit d’un remake car à force de vouloir tabler sur les codes du buddy movie, le film finit par en devenir un, avec ces deux types différents forcés de collaborer pour la bonne cause. Des personnages forcément caricaturaux, peu nuancés, et uniquement définis par des clichés embarrassants. Cela dit, Point Blank aurait quand même pu avoir de la gueule si Joe Lynch avait fait preuve de la même hargne que pour Mayhem par exemple, lui non plus pas très excitant mais visuellement beaucoup plus rentre-dedans. Ici, le metteur en scène fait un peu le minimum syndical. Le montage à l’arrache et l’utilisation hyper maladroite de la musique, comme pour souligner un décalage artificiel et un peu putassier, plombent encore un peu plus l’affaire. Néanmoins, parfois, Joe Lynch, quand il se concentre sur l’action, sait emballer quelques séquences plutôt réjouissantes et les acteurs, grâce à leur charisme, contribuent également à rendre le tout acceptable. Mais même eux ne peuvent pas transformer ce thriller d’action ordinaire en polar plein de caractère capable de faire de l’ombre à l’original.
En Bref…
Remake sans relief de À Bout Portant de Fred Cavayé, Point Blank n’arrive jamais à s’affirmer par lui-même. Un film d’action basique reposant sur une somme de clichés mal dégrossis tout juste correct mais franchement dispensable.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Netflix