Ellis Island, de Georges Perec

Publié le 14 juillet 2019 par Onarretetout

Ellis Island, c’est un lieu où Georges Perec et Robert Bober, sur une idée de ce dernier, sont venus tourner un film à la fin des années 70, film qui fut diffusé en deux parties : « l’île des larmes » et « mémoires ». Le titre du film : « Récits d’Ellis Island, Histoires d’errance et d’espoir ».

Ellis Island, c’est une île par où tous les candidats à l’immigration en Amérique passaient avant de mettre le pied à New York. Entre 1892 et 1924, près de seize millions de personnes y ont transité ; 2 à 3% seulement ont été refoulées. Peu à peu, l’accès à la terre libre et ouverte s’est fermé. Que reste-t-il de ces années ? C’était ce que cherchaient les auteurs du film et ce que tente de dire dans ce texte Georges Perec. C’est, cependant, dans la publication actuelle d’avril 2019, un texte privé des images et des témoignages qu’il accompagnait : description des lieux, des installations ; mais que reste-t-il en 1978 de ce qu’ont connu les nouveaux venus du début du siècle ? Dans la seconde partie, Georges Perec se demande ce qu’il est venu chercher, lui, dans cette île : « Ellis Island est pour moi le lieu même de l’exil, c’est-à-dire le lieu de l’absence de lieu, le non-lieu, le nulle part. » On avait fui l’oppression, les massacres, les épidémies. On espérait trouver une terre qui appartiendrait à tous, mais les premiers « s’étaient déjà largement servis » et ceux qui arrivaient ensuite seraient à leur service.