Il peut être visionné en cliquant précisément ici
Rien de nouveau sous le soleil puisque, très rapidement, on nous apprend que "l'administration nous limite. Elle nous impose des limites de degré alcoolique, d'acidité".
C'est bien connu : en fonction du plateau de la balance sur lequel se trouvent nos intérêts personnels l'administration est, au choix, trop sévère ou trop laxiste.
Pourtant le cahier des charges - dont je colle un extrait ci contre - ne me semble pas être une inaccesssible étoile : au moins 11.5% d'alcool et a minima 4.5 d'acidité totale exprimée en acide tartrique.
Ce qui fait de l'ordre de 3 en H2SO4, l'unité en vigueur par chez nous.
Objectivement ce n'est pas beaucoup !
A ce stade je dois sans doute rappeler que l'acidité est un des paramètres essentiels de l'équilibre des vins rouges (avec l'alcool / sucrosité et les tanins).
A défaut d'un niveau minimum d'acidité, le vin est mou du genou, et c'est chiant comme la pluie un soir d'automne (sans parler de sa sensibilité accrue à tout un tas de véroles, car l'acidité est un protecteur qui contribue à la tenue du vin dans le temps).
On me rétorquera, bien sur et à juste titre, que l'on ne déguste pas un bulletin d'analyse.
Certes !
Il n'en reste pas moins qu'une appellation est une propriété collective, une marque collective, et qu'à ce titre il lui faut des signes objectifs, des marqueurs. Ces analyses en font partie et si elles ne doivent pas être les seuls repères elle n'en sont pas moins utiles, voire indispensables. Par exemple pour éviter les jugements et appréciations personnels, avec tout le risque d'arbitraire qu'ils comportent.
Enfin je trouve pour ma part que la tendance (très lourde) de certains défenseurs du vin "nature" à demander des analyses pour les autres mais à contester vigoureusement les résultats des leurs est assez gonflante. Mais il ne s'agit pas de cela ici, je ne développe donc pas le sujet.
Car quoiqu'il en soit de cette question, nous avons alors un plaidoyer pour les Vins de Table :
"moins prestigieux mais plus souples, donc plébiscités par les vignerons nature"Plus souples, soit.
Mais pas exempt de règles quantifiées pour autant.
Y compris pour l'acidité totale minimale ...
Mais nous en venons aux vignes, et il y a quand même quelques manquants, dans les vignes …
Bon, ceci dit c'est une question de rendement effectif, par pied. Dès lors que tu ne fais pas le rendement maximum et que tu te cales au nombre de pieds et non pas à la surface totale y a pas de souci (le grand Jules (Guyot) l'écrivait il y a 150 ans de çà).
Pas de réel problème (sauf quand t'es en appellation, avec une ODG chatouilleuse. Les règles, le moyen de les contrôler, tout çà ...).
C'est, surtout, là qu'arrive le "triangle des bermudas" que j'annonce finement en titre :
"on doit essayer de trouver l'endroit où on a enterré le tonneau. D'après la photo de référence nous sommes juste à côté."A ce stade je me dis que j'aurais aussi bien pu appeller ce billet "la mer des sarcasmes" (j'en profite pour faire un petit coucou à Véronique Barbier, chez B&D, qui lorsque je lui adressais "la farce cachée de pesticides", mon deuxième article pour "En Magnum", me demandait si j'avais fait l'"école du titre").
Bref il est un peu à l'ouest, le pirate de Majorque.
Et y a même une station de métro qui accrédite la thèse : Son Fuster Vel. Classe, non ?
Du coup je trouve un peu gênant de dire du mal d'un gars du pays.
Mais, très honnêtement, je prends la totalité de ce truc comme une provocation de bas étage.
Tsais, genre le caïd du village qui vient te marcher sur les pieds à la fête foraine.
Sérieusement :
"C'est le fruit d'un esprit expérimental qui a besoin de vérifier les choses pour savoir si elles fonctionnent. Le tonneau était ici, à l'horizontale. Ici, ou ici ?"L'esprit expérimental ?
Genre celui qui sait plus où il a bien pu enterrer cette foutue barrique ?
C'est rassurant ...
Sinon quelle était l'idée de l'expérimentation ? Ah oui :
"L'idée c'est de voir si le vin évolue mieux enterré ou dans la cave, comme on fait d'habitude"Ben oui, forcément, enterré Dieu sait où dans la terre ça peut se passer mieux.
Enfin si on retrouve la barrique, ça va de soi.
Tu vois, le gros avantage des caves c'est que la barrique on la voit. C'est pour çà qu'on a assez rapidement arrêté de les enterrer : on les retrouvait pas toujours. C'est cool pour les archéologues, mais les comptables aiment moins, généralement.
Les comptables n'ont que rarement l'esprit expérimental, faut dire.
"on l'a enterré il y a un an, sans sulfites, pour arriver au maximum du terroir"Ben ouais, c'est clair que si t'enterres avec des sulfites, c'est l'enfer. Alors que dans le cas contraire c'est le maximum du terroir.
Enfin c'est un truc qu'on peut éventuellement vérifier (si on n'a vraiment rien d'autre à faire), avec - en plus - un témoin en cave et un autre sulfité et enterré.
Du moins si on a l'esprit expérimental.
Il me semble.
Non ?