Le 3 juillet 2019, la cinématographie luxembourgeoise a perdu l’un de ses plus éminents représentants. Né dans une commune du sud du Luxembourg, Paul Cruchten a été diplômé de l’École Supérieure d’Étude Cinématographique de Paris et s’est lancé très vite dans le cinéma, avec un premier court-métrage, Somewhere in Europe (1988).
Il a continué avec : Hochzaeitnuecht (Nuit de noces, 1992), son premier long métrage de fiction, qui a été diffusé au Festival de Cannes dans la catégorie "Un certain regard" ; Black Dju (1997), sur l’immigration, avec Philippe Léotard, Richard Courcet et Cesaria Evora ; Boys on the Run (2003), tourné à Hollywood, avec Ron Perlman ; Perl oder Pica (Petits secrets, 2006) et Les Brigands (2015), d’après Friedrich Schiller.
Ses deux films les plus appréciés sont Never Die Young et La supplication, situés les deux à la frontière entre le documentaire et la fiction.
Le premier présente l’histoire d’un jeune de 20 ans, dépendant de drogues, qui a un accident en essayant de s’échapper de la police. Il s’en sort vivant, mais il reste paralysé à vie. Au centre de rééducation, sa dépendance ne s’améliore pas, au contraire, elle devient plus vive que jamais. Le film transforme la réalité de la dépendance dans un récit d’amour (pour la drogue) et de vide d’amour (humain). Tous les personnages portent un masque, ce qui donne au film un léger air surréaliste. Les cadre sont recherchés, inspirés du cinéma muet pour que – d’après l’auteur – les images arrivent à elles seules à véhiculer de fortes émotions. Le message du film est très humaniste, en mettant en avant la compréhension et la compassion pour la souffrance et la solitude du personnage. Et en montrant ainsi, d’une façon implicite, le réductionnisme et la cruauté du jugement que la société porte souvent sur l’addiction. C’est peut-être un autre message des masques.
La souffrance et amour sont aussi au centre du deuxième film important de Cruchten, La supplication, qui a reçu le Grand prix du Festival international du film d’environnement de Paris. Le film raconte le quotidien des habitants de Tchernobyl après la catastrophe nucléaire de 1986 et est une adaptation du livre de Svetlana Alexievitch (Prix Nobel de littérature en 2015). L’histoire est racontée en voix off, pour laisser la place entière aux témoignages présentés dans le livre. Les cadres évitent les clichés du spectaculaire à tout prix et s’inspire beaucoup de l’ancien cinéma russe, notamment Tarkovski. Le message est à nouveau humaniste, en montrant comme l’amour et la vie arrivent à renaitre au milieu des débris et du désastre le plus meurtrier.
Avec Pol Cruchten, le Luxembourg perd un cinéaste créatif et inspiré, qui a su mélanger une dure critique écologique, politique et sociale avec la force inébranlable de l’espoir.
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