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A la fraîcheur de la nuit précédente a succédé un soleil assez intense, qui nous pousse à aller profiter des points d'eau du camping, à tenter une installation (peu réussie) pour profiter d'un brin d'ombre. Mais aucun doute, la bière chauffe bien vite, l'énergie s'évapore : il est temps d'aller sur le site. Contrairement à la veille, ce sera la navette qui nous amènera sur le site.
Là-bas, on profite de l'ombre en écoutant au loin Xavier Rudd qui est en train de jouer. Cela me fait penser que j'ai reçu le dernier disque du monsieur. Finalement, je vais assister à la fin du concert, et c'est vrai qu'il est doué. Avant tout, il a un jeu de gratte assez terrible (il faut supporter la slide), puis les compos qu'on entend sont assez bien, même s'il semble lorgner un peu trop chez son voisin (et compatriote) John Butler. A revoir, à écouter pour affiner le jugement donc !
Cela nous laisse du temps pour être bien placé pour voir Daniel Darc (il y avait Tunng au même moment, j'espère avoir l'occasion de les voir un de ces quatre). Bon, il n'a pas l'air frais en arrivant sur scène, sa diction est un peu hésitante, mais...en fait je ne connaissais pas. Même si l'écho sous le chapiteau est un peu prononcé, j'aime beaucoup la musique, son groupe est carré et il dégage quelque chose, Daniel. Je l'appelle par son prénom, comme le type complètement surexcité le hurle en tapant frénétiquement dans ses mains : je m'engage à imiter ce champion à quiconque en fera la demande (et pouvant y assister). D. Darc passe un bon moment, il essaie toutes les méthodes pour calmer notre champion (il lui serre la main, lui demande "Mais tu peux pas la fermer putain ?"...), et si on sent que la cassure n'est jamais loin, à l'écoute des textes ça prend quand même tout son sens. Voilà encore un artiste duquel j'ai envie d'explorer la discographie.
Ce qui est bien, c'est qu'il a fait des rappels. Ce qui l'est moins, c'est que ça nous a complètement interdit l'accès à la plage pour voir Vampire Weekend. Dommage, mais pas rédhibitoire, vu que l'on entend pas trop mal, et que cela confirme la fraîcheur du groupe (bienvenue ce jour-là) et la bonne humeur qui émane du disque. Mais aussi que les chansons ont du répondant et une certaine profondeur. Dureront-ils ? Là peut résider l'interrogation sur Vampire Weekend...
Interrogation qui n'a plus lieu d'être pour Sharon Jones et ses Dap-Kings, toujours aussi impeccables. Avertie que son set sera plus court que ses concerts habituels, elle déboule comme une furie sur la scène. C'est à chaque fois (3ème fois pour moi) la même claque quand débarque ce petit bout de femme : quelle énergie, quelle voix, quel talent pour arranguer la foule et mettre à l'aise les types qu'elle fait monter sur scène. Elle commence avec "I'm Not Gonna Cry", nous apprend le dap dippin (bouger les pieds, les genoux, les hanches, la tête, le cou, le tout ensemble : elle a encore la forme), parmi les autres titres il y aura aussi "How Do I Let a Good Man Down", "My Man is a Mean Man" (l'enfoiré !), "100 Days, 100 Nights", sa reprise de "It's a Man's Man's Man's World" (énorme reprise). Bref, une énorme décharge de soul, de funk, et si elle vient de la même ville que James Brown, elle peut le revendiquer, aucun doute là-dessus !
Après ça va un peu être la misère pendant quelques temps. Impossible de bien voir, et presque d'entendre pour Phoebe Killdeer and The Short Straws. Donc ce sera la pause, puis on se dirige vers la Loggia, où est attendue Santogold. C'est très rempli, sans doute à cause de la médiocrité apparente de Cavalera Conspiracy (pourquoi la grande scène ?). Bon, alors ça commence par un DJ, puis elle arrive sur scène. On est loin, on voit pas grand chose et on est dans une zone de transit qui rend le concert difficile à apprécier.
Bon, bon, bon, alors retour à la grande scène où se produit Grinderman, le side-project de Nick Cave, où officie aussi son fidèle allié Warren Ellis. Si au début ça a un peu de mal à démarrer, par la suite, le groupe se met à carburer et envoie du bon rock bien costaud, carré, sans fioritures mais pas sans classe. Malgré le public clairsemé, le groupe s'amuse sur cette scène sans doute surdimensionnée pour l'audience.
Problème inverse pour The Wombats ! Placé sous le chapiteau, c'est ultra-blindé, complètement inaccessible. Le pire, c'est qu'à entendre ce qu'ils ont à offrir, on se demande la raison d'une telle assistance. Ca casse pas trois pattes à un canard, c'est le moins que l'on puisse dire, sans être désagréable : juste un peu fade, facile, efficace à outrance. J'ai du mal à me souvenir de leur passage...
Et pour finir, direction la Plage et Sébastien Tellier. Bien sûr c'est plein, bien sûr certains sont pleins (dont une chute spectaculaire presque sur nous d'un père qui encombrait sa fille...). Il a son look traditionnel, mais je ne savais riend e plus que ça de lui. Mais il semble surjouer son personnage trash dandy : il balance un peu dans tous les sens, mais ne parvient que rarement à faire mouche (ça reste très porté sur la merde...). Sinon, le set est correct, parfois un peu soporifique, mais "Divine", "La ritournelle" ou d'autres "tubes" semblent faire réagir le public, autant venu pour voir celui qui représentait la France à l'Eurovision (avec le succès que l'on sait) que pour sa musique proprement dite.
A la fin du concert, direction la navette pour rentrer. CSS est prévu sous le chapiteau, mais je les aie déjà vu(e)s à Rock en Seine, et The Ting Tings...Et puis de toute façon, j'ai lu que ça avait été annulé, donc inutile d'épiloguer. Le sommeil va faire du bien, quoiqu'il arrive, et la journée a été bien remplie.
Vidéos :
Daniel Darc - Chapiteau
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Vampire Week-end - Eurockéennes
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Sharon Jones - Chapiteau
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