Un espace pour deux auteures, voici parfois le jeu des articulations, des reflets et des conjonctions que la réalisation d'une exposition doit résoudre, qui doit amplifier et exalter, souligner les émotions les plus profondes, combiner divergences et fusionner les sentiments.
Les états d'âmes à fleur de peau, presque criées, hurlées de Catherine François, trouvent leur équilibre dans la rationalité musicale et rythmique d'une partition qui part de l'extérieur pour pénétrer à l'intérieur de la forêt émotionnelle de Katy Fourès.
Les deux travaux proposent une dualité non immédiatement visible, une oeuvre à lire et à déchiffrer, prenant le temps, se laissant aller pour tendre un fil d'un mur à l'autre, pour coudre et enfin rendre visible cette toile d'araignée expressive.
Un oxymore visuel entre positif et négatif, entre évident et voilé, qui parvient à vivre sur le même rectangle de papier, créant l'illusion d'une possible superposition d'images, c'est ce que nous dit avec courage et ténacité Catherine François.
Katy Fourès nous fait pénétrer dans son monde fait d'arbres vivant dans un bois, une forêt imaginaire, où, après beaucoup de réflexion, travail et grande passion arrive à coller et codifier deux représentations de la nature : celle exprimée par la peinture dont elle est issue et celle de la photo à laquelle elle s'adonne aujourd'hui.
Deux travaux importants, expressivement forts et intenses, laissent au spectateur un grand espace pour trouver son propre chemin, pour se débarrasser de sa boussole, se perdre pour se retrouver dans ce labyrinthe émotionnel construit à quatre mains par les deux auteures.
Claudio Isgro