Depuis son tout premier album éponyme publié en 1979, la chanteuse originaire de Chicago n’aura jamais renié sa personnalité. Certes, son premier album demeure son plus gros succès commercial, ce qui ne va pas sans être, pour certains artistes, un fardeau à porter. 40 ans plus tard, Kicks nous démontre comment rester à soi-même tout en se faisant plaisir avec simplicité mais, surtout, authenticité.
Vous me direz qu’avec un nouvel album composé de reprises, on pourra repasser pour l’authenticité. Mais la tradition de la reprise n’est pas née par hasard. Plus qu’un simple moyen de chanter et jouer de la musique sans passer par l’étape créatrice, les artistes qui s’y adonnent – occasionnellement ou plus couramment – ont presque tous une même avidité en eux : celle de se réapproprier une chanson qui les a touché, transporté, bouleversé. Cela, le plus souvent, en y apportant une touche personnelle plus ou moins importante.
Tout au long de Kicks, Rickie Lee Jones nous fait découvrir son univers autrement que par ses propres musiques. Les chansons originales ont toutes été popularisées dans les années 50, 60 et 70, certaines étant elles-mêmes des reprises remontant même aux années 20 ! Dans l’ordre, on peut ainsi entendre Rickie réinterpréter Bad Company, Elton John, America, Dean Martin par deux fois, Benny Goodman Quartet, Bobby Daring, Steve Miller Band, Skeeter Davis et Johnnie Ray & The Four Lads.
Publié sur son propre label The Other Side Of Desire et comme le laisse deviner le visuel de l’album, Kicks est un splendide album dont il est difficile pour moi, qui ne connaît aucune des chansons originales, de croire qu’elles n’appartiennent pas à Rickie Lee Jones seule – elle , qui a grandit au son du rhythm & blues, de la country et du rock, et nous propose au final un petit moment, comme elle le déclare, sur sa « radio interne ».
(in heepro.wordpress.com, le 04/07/2019)
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