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Ironman 70.3 Finland, Lahti 2019

Publié le 02 juillet 2019 par Nakan

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Il s'agit du 70.3 le plus septentrional de ma carrière, le plus au nord jusque là ayant été celui d'Haugesund en Norvège (59°26 Nord). Lahti ne se situe que quelques kilomètres plus au nord en direction du cercle polaire (60°58 N) mais cela suffit! Et qui dit nord dit absence de canicule. Car si une chaleur écrasante régnait sur l'Europe centrale, c'est un agréable 20°C qui m'attendait à la descente de l'avion à Helsinki. Les conditions météo sont donc parfaites! Arrivé en Finlande jeudi en fin de journée avec mon ami Jérôme, nous rejoignons Steve, Christian et François qui goûtent au style de vie finlandais depuis déjà une journée. Après une soirée passée dans la capitale, et même si le soleil n'est pas encore couché (il finit par disparaître vers 0h30 sous ces latitudes), il est temps de se coucher. Le lendemain, on va faire route pour Lahti, ses tremplins de saut à skis et son half Ironman !

Arrivée à Lahti

Nous arrivons à Lahti en fin d'après-midi et partons aussitôt à la recherche de nos packs de course. Une fois les sacs, dossards et autres puces de chronométrage récupérées, il est temps de passer à l'hôtel pour remonter les vélos. Pour ceux que cela intéresse, vous pouvez d'ailleurs trouver une vidéo expliquant comment j'ai emballé mon vélo pour l'emmener avec moi en avion.

Le planning de la journée de samedi

Cette course en Finlande a une particularité importante. En effet, si la quasi totalité des courses de ce type démarrent tôt le matin, celle-ci part entre 15 et 16h, pour se terminer sous le " soleil de minuit ", la situation très au nord permet en effet de disposer d'une luminosité permettant facilement de rouler à vélo jusqu'à 23h.

C'est ainsi que le réveil ne fut pas trop brutal le matin, et le petit déjeuner calme et sans stress. Ensuite, une petite sortie de quelques kilomètres avec les vélos pour vérifier (ou penser vérifier) que tout est en ordre. Il est temps de revenir à l'hôtel et de terminer la préparation des sacs de transition. Tout est fin prêt. Il n'y a plus qu'à attendre... et ne pas oublier d'aller manger vers 12h30 afin de ne pas démarrer ce half en fringale.

Le check-in des sacs et des vélos

Les minutes filent et le départ du rolling start approche. Il est temps de passer la combinaison et de déposer le sac blanc que l'on retrouvera à l'arrivée. Avec Christian, ayant perdu de vue les trois autres compères dans la cohue, nous allons nous échauffer quelques dizaines de mètres dans la zone proche de l'arrivée du parcours de natation. L'eau est annoncée à 18°C, ce qui n'est pas un problème avec la combinaison. Et le plan d'eau ici est protégé par l'entrée du petit port donc il n'y a pas de vagues. Sortis de l'eau, nous longeons la zone de départ pour entrer dans le sas des nageurs entre 35 et 40min...

La natation

Je me concentre pour ne pas effectuer trop de distance en visant les bouées et nager droit. Je ne me fatigue pas trop, gardant une cadence assez basse, régulière et en me calant sur les nageurs alentours en prenant un maximum les bulles. En jetant un œil sur ma montre, la Forerunner 945, je constate que Garmin n'a toujours pas résolu ses problèmes de natation en eau libre... La distance est figée sur 72m.

La partie aller est plus courte que la partie retour. Au virage, la moitié n'est donc pas faite, mais les vagues et le courant deviennent favorables. Je continue à me concentrer pour nager de manière efficace. La natation est calme, il y a de l'espace entre les nageurs. L'eau n'est pas limpide, ce qui rend difficile le fait de tenter de suivre un individu... Je pense arriver à la fin de ce parcours lorsque je vois deux bouées jaunes côte à côte, mais ce n'est que l'entrée du port. Il doit bien rester 200m. Je continue et finalement arrive aux pieds des escaliers de la sortie de l'eau.

Le temps n'est pas extraordinaire mais conforme avec mon entrainement du moment en natation: 37:52. Je sors de l'eau, monte les marches et me met immédiatement à retirer ma combinaison Orca Alpha, que j'adore nager mais qui est en enfer à retirer ! Heureusement, il y a de la distance à parcourir jusqu'au parc à vélo. Lorsque j'arrive dans le parc vers mes sacs, j'ai déjà retirer tout le haut de la combi. Le bas est une formalité.

Au vu du ciel et de la température, je renonce à enfiler le survet que j'avais prévu pour le vélo. Casque, chaussures et lunettes et je file vers mon vélo.

Sortie du parc au pas de course et je saute sur le vélo. La route qui part de là est plate et je me mets immédiatement sur les prolongateurs, tentant de trouver mon rythme. Il y a quelques dos d'ânes puis de rond-points pour rejoindre la route principale qui nous emmène loin de la ville. Le vent est assez fort et en focntion de la direction de la route, il souffle soit de travers, soit de face...

Rapidement, je me rend compte que mon prolongateur gauche est desserré... Il est légèrement tourné sur la gauche. Je me dis que si c'est juste un peu désserré, ce n'est pas un problème et que ça fera le taf jusqu'à la fin. Mais les vibrations de la route ne sont pas du même avis et seulement quelques centaines de mètres plus loin je dois tenir le truc à sa base pour ne pas qu'il sorte et surtout que je ne perde pas la petite pièce métallique qui le tient en place. Je sais que la vis qui retient cette partie de mon guidon que j'ai entièrement remplacé cet hiver est une vis torx. Je sens que cela va être compliqué de trouver un tournevis sur le bord de la route...

Le premier ravitaillement arrive et je m'arrête près des bénévole en demandant si " somebody, by chance, have a screwdriver ? ". Je sais que la probabilité de trouver un tournevis torx est quasiment inexistante. Mais si l'un d'eux a un tournevis plat, je devrais pouvoir serrer suffisamment le système pour finir ma course. Un brave finlandais me dit: " j'ai une boite à outil dans ma voiture ", en désignant une Jeep dans le plus pur style McGyver environ 200m plus loin. Je n'ai pas le temps de répondre que le type est déjà parti au pas de course chercher le matos. A ma grande surprise, il revient avec deux énormes tournevis. Bien trop gros pour la petite vis de mon poste de pilotage... Je lui explique et me dit qu'il en a aussi de plus petits. Je l'accompagne avec mon vélo vers sa Jeep pour ne pas perdre trop de temps et on trouve enfin un petit tournevis plat qui rentre parfaitement dans la vis étoilée. Je sers largement assez le bastringue pour être sûr qu'il restera tranquille pour un moment. Je repars en me disant que j'ai peut-être perdu 5 à 7 minutes, mais que ce type vient de sauver ma course!

Je repars sur mon vélo, cette fois tout tient en place. Pourquoi je n'ai pas vu ça ce matin ?? Peu importe... Il faut désormais bosser contre le vent. Je garde la position le plus aéro possible sur mon guidon. Je me sens bien et la moyenne reste supérieure à 30km/h sur cette première partie. La route n'est jamais plate, mais il n'y a pas de montée importante non plus... On monte, puis on descend, puis mon remonte... Et le vent...

J'entre dans la zone de transition, dépose mon vélo et vais me changer pour la course à pied. J'emmène lunettes et casquette, plus par habitude que pour me protéger du soleil, mais il est toujours bien là malgré l'heure qui avance!

La course à pied

Je m'élance sur le parcours à une allure tranquille, pour me mettre en jambe. Peu après le début de la première boucle, le parcours monte. La course à pied ne va pas être une partie de plaisir. Je croise Steve quelques minutes plus tard. Il a une petite dizaine de minutes d'avance. Au premier ravitaillement, je récupère un gobelet de boisson isotonique.

Après 3 ou 4 kilomètre, je tente de hausser un peu l'allure. 5:30/km me semble accessible, et je tiens ce rythme un petit bout de temps. Mais accélérer encore m'est difficile. Je continue donc à cette allure. Le parcours de course à pied fait que l'on se croise assez souvent, mais je ne vois pas les autres copains du club, à part Steve que je revois sur la fin de la première boucle.Sur certaines sections le long du lac, le vent de face est également source de baisse de régime en course à pied. Ces 10 premiers kilomètres de course sont finalement passés assez " facilement " même si l'allure n'a rien d'exceptionnelle.

J'entame donc la seconde boucle à la même allure. Je m'alimente principalement en liquide, alternant entre boisson isotonique et eau. Pour cette course à pied j'ai également emmené des sticks de purée de marron. Hormis une manifeste fatigue musculaire, je n'ai mal nulle part, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.

Lorsque je passe au kilomètre 16, je commence à avoir mal aux quadris. Mais l'arrivée est proche et je continue à tenter de maintenir l'allure, tout en marchant le long des tables de ravitaillement. J'approche de la ligne d'arrivée et des 2 heures sur ce semi-marathon qui n'est pas si facile.

Après l'arrivée

Ces temps sont à peu de chose près ceux auxquels je m'attendais avant de rejoindre la Finlande. La seule petite surprise est peut-être le temps sur le vélo, mais entre le problème mécanique et le vent, difficile de dire si dans d'autres circonstances j'aurai fait mieux. Ce qui est certain, et bien enregistré pour les courses de septembre, c'est que je dois passer un peu plus de temps sur le vélo de chrono. Les heures passées sur le VTT ne suffisent pas à faire de moi un cycliste sur route performant et endurant.

Un peu plus tard, après avoir tenté le buffet d'après-course pour le moins particulier, nous allons rechercher nos sacs et nos vélo. Au moment de quitter la zone de la course, il est passé 23h30 et le soleil commence à se coucher.


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