Ma première fois : la leçon

Publié le 02 juin 2019 par Jaenelle @Alestudiantine

Il y a quelques jours, j'étais en train de ranger mes pelotes de laine (chose que j'aime faire à chaque changements de saison, ne me demandez pas pourquoi ^^). Tout à coup, je tombe sur un minuscule morceau de laine rouge pétard. Tout biscornu, plein de trous...Je le vois de loin et je me souviens immédiatement à quoi cela correspond : mon tout premier tricot.

Bien sûr, cela m'a rappelé ma première leçon de tricot. Je m'en souviens encore.

J'étais toute petite, très certainement encore à l'école primaire. C'était l'hiver durant les vacances scolaire. Ma grand-mère et sa soeur (que j'ai toujours appelée "tatie") tricotaient à la lumière de la fenêtre de la petite cuisine de la maison de mes grands-parents. Sur leurs genoux, se trouvaient une multitude de pelotes de couleurs et de carrés tricotés. Ces derniers étaient destinés à être assemblés pour devenir des couvertures.

Mon grand-père était assis près de la table en formica vert clair. Il tirait les fils des pulls trop vieux ou trop usés pour être portés. Lorsqu'il avait terminé sa tâche, il se chargeait de mettre les fils en pelotes et transmettait ses nouvelles pelotes à ma grand-mère et à sa soeur.

Je les voyais faire de nombreuses fois et, forcément, j'ai voulu, moi aussi aider et tester.

Pleine d'espoir et d'envie, je demande à ma grand-mère de m'apprendre.

Elle me confie une paire de minuscules aiguilles en fer et une petite pelote de laine rouge pétard. Toute en douceur, elle me propose de tricoter une écharpe pour ma poupée.

Elle commence à monter les premières mailles et après m'avoir montré les premiers mouvements, elle me laisse avec les aiguilles.

Je me souviens m'être sentie très maladroite. Elle allait si vite et je tricotais si lentement...Le fil me semblait minuscule et j'avais l'impression qu'il y avait une multitude de mailles sur mon aiguille. J'avais l'impression de ne pas en voir le bout.

Au bout d'un moment, je lève un peu les yeux des mailles de mon aiguille et je vois clairement qu'il y a un problème : le tricot s'est agrandi, il a des trous et le nombre de mailles n'est plus du tout le même. Je suis déçue, mais je tends quand même mon ouvrage vers ma grand-mère pour lui demander ce qui s'est passé.

Cela m'a vraiment attristée de voir que je n'avais pas réussi (oui j'étais déjà perfectionniste à l'époque) et je pensais que je ne pourrais jamais faire ce que faisait ma grand-mère et qui me fascinait tant.

Pourtant, des années plus tard, alors que je venais de quitter ma ville natale pour me rendre à Toulouse pour mes études supérieures, je suis rentrée pour la première fois dans un magasin de laine alors que je n'avais aucun souvenir de cette première leçon et que je n'avais jamais (vraiment) tricoté de toute ma vie.

Mais c'est une autre histoire que je vous raconterai une prochaine fois si ça vous interesse 😉