Noret, couturier du sport depuis 80 ans

Publié le 29 juin 2019 par Podcastjournal @Podcast_Journal
L'histoire de Noret, Jean-Noël Bonenfant, directeur, l'a très souvent racontée.

"Mon grand-père était mécanicien de cycles et allait beaucoup sur les courses. Il s'est dit qu'il y avait quelque chose à faire en matière de tenue cycliste. Ma grand-mère était tricoteuse. C'est de là que tout est parti. Dans les années 60, mon père Jean commence à développer l'entreprise".

Le nom "Tricots Noret", est déposé au début des années 70. Noret, c'est le nom que portait Honoré, le grand-père, quand il était résistant en 39-45.

Jean-Noël Bonenfant intègre la société en 1995. Il passe par tous les postes avant de rejoindre la direction en 2000.

"Je suis la troisième génération". En 2008, la crise arrive. Il faut restructurer l'entreprise et pérenniser l'activité.

Une réflexion de développement est alors engagée, sur le plan commercial et de la production.

"Notre activité est réalisée à 80-85 % sur les clubs et les associations. Nous avons une forte concurrence d'autres fabricants, qui ont leur siège en France, mais qui font produire à l'étranger", poursuit Jean-Noël Bonenfant.

Pas de ça pour le chef d'entreprise dont la production est 100 % bretonne. De la création à la préparation des commandes, rien n'est sous traité.

Cuissards, maillots, blousons, gants : chaque jour, 400 vêtements sortent des lignes d'assemblage de l'usine de Saint-Denoual. A destination de toute la France.

"Globalement, notre clientèle n'est pas prête à aller vers ces entreprises qui pratiquent des prix plus bas. Certains essaient un an puis reviennent chez nous", poursuit l'industriel, qui table sur la qualité de ses tissus, des matériaux techniques, respirants et évacuants. "Malgré une production 100% française, nous sommes seulement 15% plus chers que la concurrence". Fort d'un fichier ouvert de 3000 clients, l'équipementier ne touche pour autant que 7 à 8% des clubs de l'hexagone.

Trois nouveaux apporteurs d'affaires vont permettre d'augmenter les volumes et l'entreprise est toujours en phase de recrutement.

"Une 3e ligne d'assemblage sera installée d'ici septembre 2020, ajoute le Costarmoricain qui travaille depuis deux ans avec un important négociant parisien. Comme il est difficile de recruter du personnel qualifié en confection, nous allons recruter et former sur place".

Outre les clubs, Noret travaille avec une équipe pro, Vital Concept B&B.

Pour le chef d'entreprise, c'est un coût non négligeable, mais c'est également "une notoriété et l'opportunité de travailler sur la conception de nos produits avec des professionnels". Qui une fois validés par ces derniers peuvent être proposés aux clubs.

N°1 des fabricants de textiles sportifs en France, l'entreprise bretonne est également partenaire de Thomas Coville (Team Sodebo) dans le cadre de sa préparation physique. Si le cœur de métier du couturier du sport est le cyclisme, " 90 à 95 % de notre activité", Noret travaille aussi pour le triathlon, le running, le trail, le roller, voire même le foot.

" Une approche un peu différente, mais nous savons faire".

L'entreprise, qui ne cherche pas à exporter réalise toutefois 3% de son chiffre hors des frontières de l'hexagone.

"A mon âge, je ne vais pas me mettre à l'anglais ! C'est un marché qui s'est fait naturellement. Des coureurs étrangers qui passent dans nos clubs et qui de retour chez eux rentrent des équipements Noret parce qu'ils les connaissent". La PME réalise des investissements réguliers. Noret a su évoluer pour rester à la pointe de la modernité. Abandonnant le tricotage du début des Tricots Noret, puis le flocage, utilisé du temps de Jean Bonenfant, l'entreprise est passée à la sublimation.

" L'encre imprimée sur des affiches est chauffée à plus de 200°, ce qui la transforme en gaz pour pénétrer les fibres du tissu, ensuite, ça ne bouge plus. Nous pouvons personnaliser nos maillots aux couleurs des clubs, et le numérique nous autorise des dégradés très sympas".

Jean-Noël Bonenfant vient de réaliser un nouvel investissement de 100 000 € pour le remplacement de machines à coudre. Un nouveau site internet, plus ergonomique est attendu pour la mi-juin. Le chiffre d'affaire de l'équipementier est d'un peu plus de 3M€.

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