Les malaises de Merkel, chaleur ou politique ou les 2 ?
Contrairement à une idée reçue, il peut faire chaud, très chaud en Allemagne. Les records de température y sont assez semblables à ceux relevés en France. Et à Berlin, 36-37 °C ne sont pas rares. Hitze ! Canicule : en Allemagne aussi, autorités et médecins multiplient les messages de prévention. Mais il y a des différences de taille entre nos deux pays : D’abord le vert, le grün, la nature. Prenez Berlin : 5 millions d’habitants sur une superficie 8 fois plus étendue que Paris. Au coeur de la ville, des forêts, des lacs, deux rivières. On se baigne, parfois même à poil, sous les fenêtres de la Chancellerie. Et puis en période de canicule, il y a le « Hitzefrei » : Si la température dépasse 25 °C à 11h du matin, on met fin aux cours. Il faut voir en classe, les élèves souffler sur leurs thermomètres, guettant le moment fatidique : Hizefrei ! Une mesure qui existe depuis… 1892. Ce sont les Länder qui fixent la réglementation. La situation absurde où les épreuves du brevet sont repoussées à la Réunion, au cœur de l’Océan Indien parce qu’il fait chaud en France, est inconcevable en Allemagne. Inconcevable aussi le coup de froid des relations avec la France. Car il paraît que le torchon brûle entre Merkel et Macron sur la question des nominations à la tête des institutions européennes. Rien à voir avec les malaises récents qui ont affecté en public la Chancelière. Son entourage dit que la chaleur y est pour quelque chose, mais la Chancelière est peut-être aussi au bout du rouleau. Elle l’a annoncé : Après 18 ans au pouvoir, elle se retire, par étapes. Gageons qu’elle mettra quand même toutes ses forces pour faire baisser la température entre Paris et Berlin. C’est une autre qualité allemande, l’art du compromis. Or la conviction d’Angela Merkel, c’est qu’il n’y a pas d’avenir pour l’Allemagne sans l’Europe, sans la France.Ses successeurs/euses auront-ils la même conviction ? C’est chaud