Upfest, le festival des ruptures heureuses

Du côté des ruptures, plusieurs figures théorisant ce phénomène de "cataclysme intérieur" tel que le décrit Claire Marin, étaient présentes. La philosophe aborde la rupture comme une étape inévitable dans notre monde actuel de la constitution du moi.

Elle déclarait récemment ceci dans une interview à Libération en début d'année : "Je crois que c’est la première chose à intégrer : nous sommes constitués de multiples petites ruptures intimes, nos existences sont discontinues. Il peut y avoir une direction, mais pas de constance, d’identité stable et définitive de l’individu. Et puis, on connaîtra soi-même des maladies, des deuils, des naissances qui ne seront pas aussi idéales que dans les magazines, et nos enfants partiront ou voudront partir".

Cependant, loin de Claire Marin, l'idée de faire de la rupture un aveu d'échec irrémédiable. Elle explique, devant une audience branchée mais attentive, la rupture comme point d'étape dans la vie de l'individu. De même, Marie-Laure Le Van Vo, coach au sein de l’association 60 000 rebonds qui accompagne les entrepreneurs dont la société a été liquidée, à tourner la page et faire fructifier, à l'américaine, cet apprentissage dans leur vie professionnelle.

Marie-Laure Le Van Vo souligne toute la palette de compétences développée au cours de l'aventure entrepreneuriale par un porteur de projet qui, faute d'embauche, multiplie les heures passées dans les domaines financier, juridique, marketing, RH de son entreprise. Cas spectaculaire d'une renaissance après une rupture avec la société, Jérémie Jeanne, inventeur d'une capsule de sommeil pour éviter l'isolement physique et le froid des SDF contraints de dormir dans la rue. Le jeune homme a lancé ce concept engagé après avoir lui-même connu 10 ans de vie à la rue. Pour citadins en mal de verdure ou plongés dans un état de "solastagie" (angoisse climatique), Upfest était aussi l'occasion de découvrir une série d'acteurs et startupers engagés dans la transition écologique et technologique. Passage recommandé par l'atelier d'improvisation de la troupe Les Impromises qui propose avec humour de résister aux injonctions sexistes.

Si vous preniez l'escalier, vous tombiez nez-à-nez avec des ateliers DIY vous permettant de vous familiariser avec l'hydroponie, les problématiques agricoles, les lombrics d'appartement, la fabrication de shampooings solides. Côté numérique, motards, prenez-garde, le casque tout en un connecté vous guette ! Savoir quel temps il fera dans l'heure, le meilleur trajet à prendre pour vous rendre à la gare ? Le casque vous dit tout. De quoi prendre une nouvelle route avant un engagement plus large ?

Le temps presse.
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