Stéphane GUYOT, LIBR'ACTEURS, publie ce remarquable billet dans sa lettre "AU PAYS DES SOURIS".
Cette mise en perspective en forme de signal d'alarme a toute sa place ici.
Merci de lire avec attention, de commenter et transmettre.Le processus du parrainage pour la Présidentielle on connait.
J'ai eu a le subir lors de 2 présidentielles, avec des maires aux ordres et téléguidés.
Le poids inique du sénat, bel exemple de petite cuisine entre amis, on connaît aussi.
Cela justifie notre souhait de suppression/fusion avec le CESE, pour une vraie chambre citoyenne.
Le CITOYEN ACTEUR, notre crédo mérite ce type de veille!
R HASSELMANN
PLEIN POUVOIRS.
Vous l’aurez certainement remarqué, les élections européennes sont à peine digérées que toutes les têtes sont déjà tournées vers les municipales de 2020. Au sein des appareils, les grandes manœuvres sont lancées pour désigner les têtes de listes bankable, définir les alliances, valoriser les initiatives locales et tester les premiers éléments de langage. Impossible d’échapper à la frénésie médiatique. Une campagne en chasse une autre aussi vite que se succèdent les épisodes de Game Of Thrones.
Si les chefs de clans sont à ce point préoccupés par 2020, ce n’est pas uniquement pour leur engagement désintéressé au service de la collectivité. Pour la plupart des partis, ce scrutin local est une question de survie nationale. Outre une présence vitale sur les territoires - et les 9% que reversent traditionnellement les élus à leur famille -, les futurs maires sont aussi des futurs parrains potentiels dans la perspective de la présentation d'un candidat à la présidentielle de 2022. Or, compte tenu de la santé électorale des principales formations politiques, nulle ne peut s’offrir le luxe d’ignorer cet aspect terre-à-terre du scrutin.
Le parti présidentiel n'échappe évidemment pas à ce calcul. Mais pour Emmanuel Macron, les élections municipales sont avant tout une étape incontournable dans sa quête de pouvoir. Car ces élus qui apporteront leur parrainage en 2022 sont aussi ceux qui voteront le renouvellement de la chambre haute aux élections Sénatoriales de 2021. Il est là, l’objectif du chef de l’Etat. Prendre le contrôle du Sénat afin d'éradiquer définitivement les dernières résistances législatives aux projets de lois que sa majorité adopte sans difficulté - et sans opposition - à l’Assemblée nationale.
Il faut en effet savoir que les 348 sénateurs sont élus au suffrage universel indirect par un collège de grands électeurs dont ni vous ni moi, à priori, ne faisons partie. Ce ne sont donc pas les électeurs qui votent mais les élus eux-mêmes dont les 36.820 maires fraîchement désignés. On apprend par ailleurs dans unarticle de Public Sénatque le gouvernement envisagerait de modifier le calendrier électoral. Alors que le renouvellement des sénateurs se fait traditionnellement par moitié tous les 3 ans, il serait question de profiter de la prochaine échéance pour remplacer les 348 sièges en même temps. Une première sous la 5ème République qui n’est pas sans éveiller les soupçons. Par ce coup de billard en 2 bandes, les élus LREM aux municipales pourraient offrir au Président Macron la majorité absolue au Sénat.
Pour faciliter sa victoire, Emmanuel 1er pourra compter sur la loyauté sans faille decertains élus LRqui, dès le lendemain de leur déroute européenne, ont renié leur clan pour mieux se précipiter vers la gamelle que leur tendait le parti présidentiel. Ces vieux briscards du mandat, davantage intéressés par leur réélection que par leurs convictions, seront accompagnés de nouvelles recrues inexpérimentées qui viendront remplacer les élus sortant.1 Maire sur 2 refuserait en effet de rempiler pour un nouveau mandat. Une aubaine pour Emmanuel Macron qui, à l’instar de son succès aux élections législatives, n’aura aucune difficulté pour trouver des candidats dociles et redevables.
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